Ils sont quatre magistrats centrafricains à écoper d’une sanction allant de radiation du corps et au rétrograde. Révoqué de la magistrature de l’ordre judiciaire, c’est l’aboutissement de toute une procédure interne avant la décision du président Faustin Archange Touadera.

Le décret du chef de l’Etat motive les raisons pour lesquelles ces magistrats ont écopé de cette peine. C’est d’abord le manquement grave au devoir de leur Etat et à l’obligation de réserve sont entre autres les raisons de leur renvoi.

Le début d’un signal fort.

Civipol une structure qui accompagne la justice centrafricaine avec l’appui financier de l’Union Européenne, a mené des campagnes de sensibilisation auprès de la population à faire confiance en la justice. Mais moins de 40% seulement de Centrafricains font confiance en la justice à cause de la corruption.

« C’est depuis longtemps qu’on attend de l’exécutif cette décision. Maintenant c’est chose faite. Les juges qui ont versé dans la corruption ont terni l’image de la justice » a indiqué à Gavroche Georges Balé, un justiciable déçu après un jugement dans un dossier foncier qui l’oppose à un riche.

« C’est une décision à ne pas sous-estimer et vise à assainir le milieu de la magistrature en Centrafrique. C’est ainsi que les confrères qui ne veulent pas se conformer ont été sanctionnés et nous espérons que cette sanction pourrait servir de leçon » a indiqué l’Inspecteur des services judiciaires à la chancellerie.

Les magistrats visés par ces sanctions sont Jean Paul Féidangamokoue, Leonel Jospin Badonga, Fleury Modeste Toiboy et Thierry Blaise Angalaka. Le décret précise que ces derniers sont sanctionnés pour manquement grave au devoir de leur État et à l’honneur, à la délicatesse, à la dignité et à l’obligation.

Au chapitre de sanction punitive certains magistrats ont été aussi rétrogradés pour les mêmes motifs. Premièrement, Bienvenu Ouanambom, magistrat de 2ème grade, 6ème échelon est rétrogradé au 2ème garde 4ème échelon. Claude Gérard Pacifique Kouzou, magistrat de 2ème grade 3ème échelon est ramené au 2ème grade 2ème échelon. Mathurin Gonidane, magistrat de 2ème grade 4ème échelon est rabaissé au 2ème grade 3ème échelon. Mais d’ores et déjà 11 magistrats ayant choisi de travailler au-delà de leur mise en disponibilité ont ete révoqués en 2023.

Cette série de sanctions survient à un moment où les magistrats sont de plus en plus critiqués pour des décisions rendues à coup d’argent. En 2024 un avocat a dénoncé la corruption dans le milieu judiciaire avant d’être arrêté et libéré.