Mahamat Nouri, chef rebelle tchadien, bénéficie d’un non-lieu en France pour crimes contre l’humanité, faute de preuves suffisantes, après avoir été mis en examen pour l’enrôlement d’enfants soldats.
Le chef rebelle tchadien Mahamat Nouri a récemment échappé à des poursuites pour crimes contre l’humanité en France. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a rendu un non-lieu le 15 novembre dernier, déterminant que les éléments réunis n’étaient pas suffisants pour un renvoi devant une cour d’assises. Ancien ministre de la Défense sous Idriss Déby et leader de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), Nouri avait été mis en examen en 2019 pour des accusations d’enrôlement d’enfants soldats entre 2005 et 2010, des faits qu’il a toujours niés.
L’avocate de Mahamat Nouri, Me Véronique Massi, a exprimé son soulagement face à cette décision, tout en questionnant l’origine politique de cette mise en examen. En dépit des demandes d’informations formulées par la justice française, la justice tchadienne n’a pas répondu, ce qui soulève des interrogations sur la coopération judiciaire entre les deux pays. Incarcé en France en juin 2019, Nouri a été libéré pour des raisons de santé en mars 2020, et son retour au Tchad en 2022 a coïncidé avec des négociations de paix.
Né en 1947, Nouri est une figure influente de l’opposition tchadienne, ayant mené l’UFDD lors de l’attaque de janvier 2008 contre le palais présidentiel, avant d’être repoussé. Son cas met en lumière les tensions entourant les figures rebelles au Tchad et souligne les défis que rencontrent les systèmes judiciaires face aux accusations de crimes contre l’humanité, notamment dans un contexte où des éléments politiques et historiques se croisent.