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CENTRAFRIQUE – CONFLIT : 13 morts et plusieurs blessés dans une attaque communautaire à Mboki

Date de publication : janvier 29, 2025
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Au moins 13 civils sont tués et plusieurs autres blessés vendredi dans un affrontement communautaire à Mboki à l’extrême Est de la Centrafrique. Cette attaque attribuée aux miliciens locaux Ani A Zandé Ani Kpi Gbe résulte de la tension de plus en plus croissante entre la communauté peulh qu’ils considèrent comme des envahisseurs. « Les miliciens A Zandé qui ne supportent pas toujours la présence des peulhs ont lancé l’assaut contre le camp des peulhs faisant 13 morts et des blessés. Nous déplorons des femmes et des enfants victimes directes de l’extermination de cette communauté » a indiqué à Gavroche Aubin Aniwé un habitant de Mboki.

 

Un combat d’une rare intensité

 

« Les peuls sont considérés ici comme des proches de l’UPC une faction rebelle de la Seleka qui s’est installée dans la région au lendemain de l’accord de paix de 2019. La population y voit une tentative d’invasion et depuis lors, elle s’est organisée en milice locale pour affronter cette communauté. C’est ainsi que cette communauté fait l’objet d’attaque et surtout pour se défendre, les peulhs eux aussi sont armés. Voilà ce que je puis vous dire de ce qui conduit à la tension croissante entre les communautés ici » a indiqué Jeannette Mboli Fouéfélé.

 

Pont aérien du CICR

 

L’ampleur du conflit a contraint le CICR à mettre en place un pont aérien pour porter secours aux blessés graves. « Nous sommes dépassés par les blessés qui continuent d’affluer et nous n’avons pas le plateau technique qu’il faut pour prendre en charge les blessés graves. Pour l’instant nous avons alerté et grace au bureau local du Comité International de la Croix Rouge, un pont aérien est mis en place pour évacuer dès demain les blessés mais je puis vous dire que la situation est déplorable et qu’il faut que ca cesse » a indiqué Jonas Albert, medecin de l’hôpital de Mboki.

 

Cap sur Zémio

 

Plusieurs personnes ont fui les combats à Mboki pour atteindre Zemio, une localité déjà affectée par le même conflit mais qui retrouve une situation aléatoire. « Nous voyons affluer les personnes en particulier les femmes et des enfants qui étaient déjà ici et qui ont fui les atrocités pour aller à Mboki. Pris entre les deux feux elles sont obligées de retourner où elles étaient déjà persécutées. Il est temps que la force s’affirme car la force reste à la loi et cette situation ne doit pas perdurer » s’est alarmé un acteur humanitaire qui a requis l’anonymat.

 

Quand va s’arrêter ce conflit ?

 

Nous avons contacté Ernest Mizidjo député de Obo et proche des miliciens qui se demande quand est-ce que cela va finir.« Mais jusqu’à quand cette histoire va finir ? Nous avons toujours interpelé le gouvernement qui est dans le déni et l’histoire de nous dire que la situation s’améliore. Mais non et c’est cette triste réalité à laquelle nous assistons » a-t-il lâché. La crise a atteint une proportion assez grave avec la formation et l’incorporation des belligérants au sein de l’armée nationale. Les paramilitaires russes du groupe Wagner qui appuient le gouvernement centrafricain ont formé et habillé les miliciens locaux.

 

Miliciens ou forces loyalistes ?

 

« Aujourd’hui on ne parle plus des miliciens ce sont des forces loyalistes. Alors s’ils se sont rendu coupables des crimes de ce genre comme vous le dites c’est grave mais avant tout propos, laissez-moi le temps de faire le recoupement nécessaire avant de vous donner la position du gouvernement » a indiqué Maxime Balalu, ministre porte-parole du gouvernement. La situation sécuritaire se dégrade dans un contexte où le gouvernement et la Minusca ne parviennent pas à contrôler quoi que ce soit alors que la communauté peulhs est menacée d’extermination.

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