Le M23, soutenu par le Rwanda, a pris le contrôle de Bukavu sans effusion de sang, plongeant la ville dans une panique généralisée et soulevant des inquiétudes sur la sécurité régionale.
Le 16 février 2024, Bukavu a été le théâtre d’une avancée marquante du M23. Les rebelles ont pu s’emparer de la ville sans rencontrer de résistance significative, tandis que de nombreux habitants, partagés entre l’acclamation de leurs conquérants et une peur palpable, observaient la scène.
Cette prise de contrôle s’est produite dans un contexte de grande instabilité, exacerbée par le départ massif des forces armées congolaises (FARDC), qui avaient déserté la ville la veille pour se diriger vers Uvira, au sud. La situation a été si chaotique que de nombreux responsables politiques, y compris le gouverneur et le chef de la police, ont choisi de fuir vers Bujumbura, au Burundi. Les craintes d’un « bain de sang » ont été exprimées par l’archevêque de Bukavu, tandis que des témoignages font état de panique qui s’est emparée des commerces et des institutions.
L’inaction de la communauté internationale face à cette escalade est alarmante. Bien que l’Union africaine ait appelé au retrait immédiat des forces du M23, elle a négligé de condamner le Rwanda pour son rôle dans ce conflit. Lors d’une conférence à Munich, le président congolais Félix Tshisekedi a dénoncé le manque de soutien international, qualifiant le Rwanda d’« agresseur » et accusant son prédécesseur, Joseph Kabila, d’être le véritable instigateur de cette opposition. Dans ce climat critique, les appels à un renforcement de l’aide humanitaire et à l’imposition de sanctions contre les acteurs responsables de l’instabilité à l’est de la RDC se multiplient, alors que la situation semble évoluer inexorablement vers une crise humanitaire majeure.