Bangui a le mérite de lancer pour la deuxième fois le «mêmecoin». Cette initiative qui découle des blochains et qui consiste à vendre les ressources à travers la cryptomonnaie.

En 2022 les autorités centrafricaines ont lancé la tokenisation des ressources du pays à travers le Sango coin ce qui a non seulement bouleversé le marché financier de la communauté des États d’Afrique Centrale (CEMAC) au point de contraindre le gouvernement centrafricain à abandonner cette option. Mais c’est très mal connaître Bangui qui revient à la charge cette fois-ci avec une autre facette en créant le mêmecoin. Pour Mamadou Moustapha Lee, cet ingénieur informaticien et concepteur de ce programme, cela vise plusieurs objectifs à la fois. Cet élan souverainiste face aux institutions de Bretton Woods en particulier le FMI qui pose des conditions.

« Les aspects légaux c’est d’abord le partenariat public privé et la loi sur les activités de cryptomonnaie qui donnent le droit à la République Centrafricaine d’utiliser l’environnement crypto actif pour pouvoir mobiliser les fonds. Cela veut dire quoi ? Les activités crypto actifs entrent dans la stratégie de l’Etat de mobilisation de ressources mais à l’extérieur. C’est le cas vers les bailleurs de fonds, les philanthropes, les multinationales qui disposent des fonds; ces gens ont également cette possibilité de contribuer dans le financement des gros projets. Donc l’Etat aujourd’hui en diversifiant ses stratégies de mobilisation de fonds intègre l’univers de la cryptomonnaie. C’est la partie légale » a t’il indiqué à Gavroche.

Alors que les voix s’élèvent dans le pays pour parler d’arnaque d’Etat face à une activité qui échappe au contrôle citoyen.

Mamadou Moustapha Lee y entrevoit un succès.

« Le même coin c’est un grand succès pour moi. Vous vous voyez les courbes, mais voyez les chiffres, combien a été mobilisé après le discours du chef de l’Etat. Vous ne trouverez nulle part où mobiliser cet argent là.

La communauté qui est mobilisée autour a réussi un pari. C’est le pic. C’est une activité qui va se répéter et il faut que les Centrafricains comprennent cela. C’est une activité qui parfois, ne peut pas marcher et dans l’univers des cryptomonnaies, c’est comme ça. Mais il faut savoir que cela fait partie de notre stratégie de ressources et non pour la population. C’est à dire le volet intérieur du pays. Mais à extérieur l’Etat a cette possibilité d’aller mobiliser les fonds à parce les cadres sont là, les cadres légaux » a t il décrit.

Le mêmecoin est lancé dans un contexte de tension sans cesse croissante entre le FMI et le gouvernement centrafricain en matière d’orthodoxie dans la conduite de son économie et le cadrage macroéconomique. Cette tension est aussi caractérisée par le blocage d’un programme que Bangui espère conclure avec le FMI pour financer son développement. Mais Bangui pense pouvoir trouver à travers le mêmecoin le remède qui sied pour pouvoir contourner la difficulté.

« Les institutions de Bretons Woods avec leur programme d’ajustement structurel ont cassé toutes nos industries. L’histoire a démontré que ce sont elles qui nous ont maintenu dans ce système là et il faut que l’Etat trouve des alternatives pour développer ce pays. On ne peut rester continuellement sous le programme FMI. Une petite entité qui décide de tout même l’orientation budgétaire d’un peuple. Ils ont tellement d’argent que leur objectif est de maintenir les États dans cette situation. Lorsque vous choisissez une autre option elles vous taxent de tout » a indiqué Mamadou Moustapha Lee.

Cependant Martin Ziguele voit dans cette initiative une approche en déphasage avec l’économie réelle.

« le problème n’est pas la monnaie mais plutôt la production qui sert d’échange. Le pays ne produit pas. Nous avons connu la crypto monnaie en 2022, cela nous a rapporté quoi? » S’interroge t’il.

Ignorance de la cryptomonnaie

Beaucoup de Centrafricains interrogés se disent ignorants de ce système qu’ils connaissent moins.

« Il revient au gouvernement de beaucoup communiquer sur cet aspect parce que notre économie n’est pas au top comme ailleurs ou dans les pays développés ou les échanges peuvent se faire par les cryptomonnaies» a souhaité St Vincent.

« Je ne sais pas ce que c’est mais prions pour que ça fonctionne pour le bien du peuple » a déclaré Julien.

« Oh il faut observer seulement. Je m’attendais à ce que le président qui avait lancé avec brio le sangocoin puisse l’inclure dans son bilan mais bon, suivez mon regard » a lâché avec ironie Sylvain.

L’avènement de l’administration Trump avec le choix d’aller plus vers la cryptomonnaie donne un coup de pouce à Touadera de renaître même avec sa cellule dormante de sangocoin.

« Mais ils doivent comprendre que le monde est entré dans une mutation et beaucoup d’Etat ont compris et il y a les Brics qui sont là pour developper des systèmes parallèles. On ne peut pas rester dans le classique ce qui réduit toutes nos forces. Je prends le cas de la Centrafrique avec 411 indices de minerais référencés regardez le niveau de la population. C’est à dessein » a lancé Mamadou Moustapha Lee.