Les hommes armés des 3R ont attaqué dans la nuit du 24 au 25 février le village Nzoro faisant plus de 10 morts dont l’ancien député de la localité de Ngaoundaye au nord du pays.
Cette attaque survient dans un contexte où les rebelles des 3R encore actifs dans la localité ont pris une femme de la localité en otage exigeant de la famille de leur verser une rançon.
Le vol des bœufs à l’origine de l’attaque
Alors que beaucoup des gens appellent le gouvernement à prendre à bras le corps le dossier, les rebelles ont attaqué le village avec un bilan de plusieurs morts et des maisons incendiées . Des sources administratives et humanitaires contactées par Gavroche parlent d’une attaque sans précédent.
« Les rebelles des 3R ont attaqué notre village, ils ont tué 9 personnes et incendié des maisons. Nous ignorons les causes de cette attaque mais dans tous les cas, les rebelles des 3R n’ont pas de respect pour la vie humaine et pour des revendications politiques, ils tuent et le gouvernement est inactif et ne nous protège pas » a indiqué à Bertrand Oudin Dimanche, chef de groupe de Nzoroh. Plusieurs déplacés enregistrés selon des sources humanitaires.
Vols de bétail avec cycle de représailles
« L’attaque a eu lieu très tôt le matin faisant de nombreux morts, des blessés et des maisons incendiées. Pour l’instant la population est sous le choc et beaucoup ont fui dans les villages voisins, d’autres ont pris la route vers Ngaoundaye » a indiqué à EFE Jean Robert Ngbadin, bénévole de la croix rouge locale.
Nous avons contacté Pierrette Benguere, préfète de la région qui confirme le bilan et parle d’une riposte du gouvernement qui s’organise pour bouter les rebelles hors du territoire et faire face à la situation humanitaire préoccupante.
La rébellion des peulhs
« Les hommes des 3R ont pour ambition de défendre les éleveurs peuhls marginalisés et qui sont armés. Depuis ils ont rejoint la coalition des patriotes pour le changement fondamental. Aujourd’hui nous sommes dans une période sensible où pour une histoire de vol de bœufs, la situation dégénère en conflit communautaire. Et c’est malheureusement le cas aujourd’hui où les rebelles des 3R sont obligés de défendre leurs troupeaux de bœufs volés » a fait savoir à Gavroche savoir Habib Yacoub, un combattant des 3R.
Le ministre Maxime Balalou porte parole du gouvernement se dit très préoccupé par l’évolution de la situation, affirmant que le gouvernement suit de près l’évolution des choses et promet de réagir par un communiqué.
Les groupes armés
Cette attaque survient 20 jours après la commémoration de l’an 6 de l’accord de paix dont les 3R sont signataires. Mais depuis lors, les 3 R ont rompu le dialogue en ralliant la CPC fondamentale d’Ali Darassa, laquelle faction s’est séparée de la coalition rebelle CPC créée par l’ex président Francois Bozizé, et dont Ali Darassa fut le chef d’état-major.
À seulement quelques mois des élections groupées, cette attaque montre en quoi les groupes armés constituent encore un souci majeur pour la paix et la stabilité du pays.