Après onze mois d’étude sur le coût de la Faim en Afrique (COHA), en Centrafrique ce mercredi 26 février a eu lieu la publication officielle de la dite étude qui vise à quantifier l’impact économique de la malnutrition infantile en examinant ses répercussions sur la santé, l’éducation et la productivité. Elle est mise en œuvre dans vingt quatre pays du continent dans le but de produire des données pour informer les principaux décideurs et le grand public sur les coûts sociaux et économiques de la sous-nutrition des enfants.
Le Dr Hamed Nuru, directeur du bureau du PAM auprès de l’union Africaine : “L’étude COHA est une initiative innovante qui quantifie les impacts économiques et sociaux considérables de la faim et de la malnutrition sur le continent.
La malnutrition infantile, un défi économique
Les résultats soulignent que la malnutrition n’est pas seulement un problème de santé publique, c’est un défi économique qui affecte l’éducation, la productivité du travail et le développement national à long terme. “Avec 24 pays africains, dont la République centrafricaine, ayant mis en œuvre cette étude, ses conclusions renforcent le besoin urgent pour des mesures politiques audacieuses, des investissements accrus et une collaboration multisectorielle renforcée”.
La nutrition : un impératif économique
Le Dr a poursuivi en disant que le rapport de la COHA est bien plus qu’un simple recueil de statistiques. ” il s’agit d’un puissant appel à l’action. Il souligne la nécessité de donner la priorité à la nutrition en tant que pierre angulaire du développement du capital humain et de la transformation économique. Investir dans la nutrition n’est pas seulement une responsabilité sociale, c’est un impératif économique. Chaque dollar investi dans la nutrition génère des bénéfices significatifs en matière de santé, d’éducation et de productivité, renforçant ainsi les bases d’une croissance nationale à long terme”. a t-il ajouté.
Les effets économiques de la sous-nutrition infantile
Cette étude du COHA en RCA s’est révélée en dix points, à savoir, en 2019, quatre enfants sur dix souffrent de retard de croissance en RCA. Seuls deux enfants sur dix souffrant de sous-nutrition ont reçu une attention médicale adéquate; 20% des coûts de santé liés à la sous-nutrition se produisent avant que l’enfant n’atteigne l’âge d’un an a 4ans ; 26,3% de la mortalité infantile en RCA est associée à la sous-nutrition. Celle-ci a réduit de 5 7,6% la population active de la RCA. Les enfants ayant souffert d’un retard de croissance ont un taux de redoublement de 33,4% contre seulement 13,7% pour ceux n’ayant pas souffert de retard de croissance durant leur enfance. Les enfants souffrant d’un retard de croissance achèvent en moyenne presque trois années de moins de scolarité 44,9% de la population active en RCA a souffert de retard de croissance durant leur enfance.
Coût annuel induit de la sous-nutrition en RCA
En 2019, le coût annuel induit par la sous-nutrition chez l’enfant est estimé à près de 126 milliards de FCFA, ce qui correspond à 9,6% du PIB. Éliminer le retard de croissance en RCA est une étape nécessaire pour le développement inclusif du pays. Mr Ramus Engendal, représentant et directeur pays du PAM dans son discours de circonstance a fait savoir que selon l’étude, le coût social et économique de la sous-nutrition chez l’enfant en Centrafrique montrent que près de cent vingt six milliards de Francs CFA, soit deux cent quinze millions de dollars américains, ont été perdus cours de l’année 2019, ceci équivaut à 10% du PIB chaque année. Lancée le 12 mars 2024 à Bangui, cette étude a été conduite par une équipe technique nationale de mise en œuvre pluridisciplinaire constituée des représentants des départements ministériels sectoriels notamment du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale à travers l’Institut centrafricain des statistiques et des Études économiques et sociales (ICASEES), du ministère de la Santé et de la Population, du ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique. L’Équipe technique nationale est placée sous le leadership du Comité de pilotage national présidé par le point focal du Mouvement & Scaling Up Nutrition (SUN) RCA au niveau de la Primature.