Le général Abdel Fattah al-Burhan a proclamé la “libération” de Khartoum, mais cette annonce suscite des doutes alors que des poches de résistance subsistent et que la crise humanitaire se détériore.
La Déclaration de “Libération” de Khartoum : Un Tournant Controversé dans le Conflit Soudanais.
Le général Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil militaire souverain du Soudan, a récemment annoncé la libération de Khartoum après près de deux ans de violents affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR). Cette proclamation, bien que symbolique, est accueillie avec scepticisme par de nombreux analystes, qui soulignent que des poches de résistance persistent dans la capitale, laissant planer l’incertitude sur la vraie nature du contrôle militaire. Khartoum, gravement endommagée par les combats, fait face à une crise humanitaire catastrophique, des infrastructures essentielles étant détruites et des civils se retrouvant dans une situation d’extrême vulnérabilité.
Bien que la prise de Khartoum par l’armée marque un tournant dans le conflit, les violences se poursuivent dans d’autres régions, notamment au Darfour, où les FSR continuent leurs attaques. Général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de « Hemedti », a contesté l’annonce d’al-Burhan en affirmant que ses forces maintenaient des positions stratégiques à travers le pays. Des sources locales confirment que ces milices gardent également le contrôle sur certaines zones périphériques de la capitale, rendant la situation encore plus complexe.
La crise au Soudan est une des plus graves crise humanitaire, avec plus de 4 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays et 2 millions ayant fui vers des pays voisins comme le Tchad. Les infrastructures de santé sont débordées et les pénuries alimentaires atteignent des niveaux alarmants. Les organisations humanitaires, tout en multipliant leurs appels d’urgence, peinent à acheminer de l’aide en raison de l’insécurité persistante. Alors que les Soudanais espèrent une résolution rapide des conflits, le pays demeure profondément divisé, et la perspective d’une transition vers un gouvernement démocratique semble plus lointaine que jamais.
