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CENTRAFRIQUE – CULTURE : Ti I Festival pour relancer l’art artistique et musical du pays

Date de publication : avril 25, 2025
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Bangui continue de vibrer au rythme de « Ti I Festival » qui veut dire notre festival. Une rencontre inédite autour des valeurs culturelles du continent. Porté par Ydile Mamba avec d’autres artistes venant de la Cote d’Ivoire, du Congo Démocratique et ailleurs, cette rencontre vise d’une part à aider les nationaux à être plus visible pour gagner à travers leurs œuvres mais aussi promouvoir les produits du terroir.

 

A l’ordre du jour des contes, formations, prestations des musiciens, slameurs. Dans la succession sur podium, on y retrouve Gervais Lakosso, artiste conteur et acteur de la société civile. Alors que le conte fait face à sa survie face à la montée des nouvelles technologies, nous nous sommes intéressés à ce que représente aujourd’hui le conte à l’ère du numérique.

Bangui accueille une rencontre artistique et culturelle dénommée « Ti I Festival ». Ce rendez-vous avec les artistes, musiciens, conteurs, slameurs, danseur vise à valoriser les valeurs traditionnelles du continent.

 

Ti I Festival est aussi un rendez-vous du grand public centrafricain avec le conte. Gervais Lakosso conte l’histoire de Dekou la souri et Kpokpo le chasseur. Le chasseur qui après une campagne fructueuse à retrouver la souri. Mais le chasseur ne l’a pas tué après que cette dernière ait plaidé son sort et celui de sa famille.

 

Le chasseur et la souris

 

Le chasseur ayant accédé à sa demande lui a épargné la vie. Le temps passe et un jour le chasseur se trouvant en difficulté face au panthère, s’est vu sauver grâce à l’intervention de la souris. Moralité Gervais Lakosso déduit.

 

« Quand la souris l’avait supplié de lui laisser la vie sauve, il l’a fait sans réfléchir, il n’a jamais pensé qu’un jour la petite souri pouvait le délivrer grand chasseur d’un danger. Voilà qu’il était face à la panthère qui était prête à le dévorer, c’est la souri qui est venue le sauver. La leçon c’est qu’il faut toujours rendre service aux autres, il faut toujours aider les personnes en danger ».

 

Si le conte en tant qu’oralité mobilise encore ici, il se pose là, la question de sa viabilité à l’ère du numérique. Sur cette question Gervais Lakosso est optimiste.

 

« Le conte ne perdra jamais sa valeur puisque c’est un art de la parole. Et la parole c’est la vie. Lorsqu’il y a la vie, il y aura toujours de la parole. Il y a des contes anciens, contemporains, il va avoir des contes futuristes, les gens continuent de créer des contes par rapports aux nouveaux contextes de notre vie. Le conte a multiple fonction. Le conte distrait, éduque, fait réfléchir et ces fonctions-là, les réseaux sociaux même l’intelligence artificielle ne peuvent pas le faire ».

 

L’audience est là, parmi elle Sephora Fiobona qui retrouve les récits qui ravivent ses souvenirs d’enfance.

 

« Je suis heureuse, cela me rappelle ce que les parents nous disaient autour du feu le soir. Maintenant c’est rare dans les familles parce que les nouvelles technologies et les réseaux sociaux font ombrage à cela. Mais je pense que c’est de la bonne guerre et qu’il revient à chacun de faire valoir le conte et privilégier par exemple le langage codé aux enfants. C’est ce qui manque à mon avis ».

 

Si les conteurs espèrent tenir encore face à la montée des réseaux sociaux notamment de la nouvelle technologie, il n’en demeure pas moins que le conte recule dans le milieu urbain même s’il garde encore sa prédominance dans le milieu rural.

 

« Ti I Festival est le socle de la cohésion, il nous a ouvert les yeux sur comment devenir grand. Cela nécessite un temps de préparation. Nous sommes heureux de le découvrir et je pense que l’art centrafricain a de beaux jours devant lui » a indiqué Abdoulaye un jeune rappeur centrafricain.

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