En 2024, les échanges commerciaux entre la CEMAC et les États-Unis atteignent 1,461 milliard de dollars, mais les nouveaux tarifs douaniers et une faible intégration régionale posent des défis majeurs.
Cette somme représente seulement 2 % du total des échanges commerciaux africains. Dans un contexte de tension commerciale, les États-Unis ont introduit, à partir du 5 avril, de nouveaux tarifs douaniers de 10 % sur divers produits importés, une mesure visant à réduire leur déficit commercial, qui impacte également les pays africains. Pour la CEMAC, la République Centrafricaine, le Congo et le Gabon se voient imposer un taux de 10 %, tandis que le Cameroun, le Tchad et la Guinée Équatoriale devront composer avec un tarif de 13 %.
Malgré une augmentation significative des exportations vers les États-Unis, le Cameroun, premier exportateur de la région, a enregistré une hausse de 94 %, atteignant 248 millions de dollars principalement grâce aux exportations de bois scié. Toutefois, l’introduction de ces nouveaux droits de douane pourrait nuire à ce secteur vital et aggraver le déséquilibre commercial. Parallèlement, le Congo, bien qu’éligible à l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), n’a réussi à exporter que pour 40 millions de dollars, aggravant ainsi son déficit commercial face aux États-Unis, qui conservent un excédent de 121 millions de dollars dans ces échanges.
Dans cette conjoncture, les pays de la CEMAC doivent réévaluer leurs politiques commerciales et envisager de renforcer le commerce intra-communautaire, qui ne représente actuellement que 4 % de leurs échanges. Cette intégration régionale pourrait devenir un levier essentiel pour améliorer la résilience économique des États membres et optimiser leur position sur le marché mondial, au moment où la Chine continue à se démarquer comme un partenaire commercial essentiel pour la région. Les défis sont nombreux, mais la nécessité d’une coopération accrue au sein de la CEMAC s’avère plus pertinente que jamais.