Les tarifs élevés des billets d’avion en Afrique centrale, exacerbés par la faible demande, le coût élevé du kérosène et l’influence des intermédiaires, compliquent l’accès aux transports aériens, limitant ainsi la mobilité et le développement économique dans la région.
L’une des principales raisons de ces tarifs exorbitants est la faible demande pour les vols à l’intérieur de l’Afrique centrale. Selon des experts en aviation, seule une petite fraction des passagers de la région choisit de voyager par voie aérienne, avec des estimations suggérant que moins de 10 % des voyageurs potentiels en 2024, soit à peine 3 millions de personnes, utiliseront les vols intra-africains. De nombreux habitants préfèrent les transports terrestres, comme les bus, en raison des coûts élevés des billets d’avion. Par exemple, un aller-retour entre Kinshasa et Brazzaville peut coûter environ 300 000 FCFA en avion, contre seulement 50 000 FCFA en bus. Cette tendance à privilégier les voyages par la route limite encore le potentiel économique des liaisons aériennes et réduit la concurrence entre les compagnies.
Le prix du kérosène constitue un facteur majeur dans la structure tarifaire des vols en Afrique centrale, représentant jusqu’à 45 % du coût d’un billet d’avion, alors qu’il n’atteint que 25 % dans d’autres régions du monde. Ce contraste est dû au manque de raffineries sur le continent, obligeant les compagnies aériennes à importer du carburant à des prix élevés. S’ajoutent à cela les coûts de maintenance, les fluctuations des devises et les charges d’assurance, qui, selon un rapport de l’Association du transport aérien international (IATA), ont augmenté plus rapidement en Afrique que dans d’autres régions.
Un autre élément aggravant de la situation est le marché de la distribution des billets d’avion. De nombreuses entreprises, souvent basées hors de la région, achètent des billets à des prix compétitifs pour les revendre à des tarifs beaucoup plus élevés, rendant les voyages aériens encore moins accessibles pour les populations locales. Pour remédier à cette situation, certains experts suggèrent d’instaurer une réglementation stricte de l’activité des agents de voyages, afin que les prix reflètent fidèlement ceux des compagnies aériennes. Une telle réforme pourrait contribuer à limiter les abus et rendre les billets d’avion plus abordables pour les voyageurs facilitant ainsi l’accès à une mobilité essentielle pour la croissance économique et le développement de la région.
