L’assemblée annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washignton Dc a permis à ces institutions de Bretton Woods d’évoquer le choix des pays africains. Un choix difficile donc mais ces institutions financières internationales ont donné des orientations par rapport aux réformes et aux contraintes politiques. Dans tous les cas, il faut faire ce choix et maintenir la croissance et la stabilité.
L’invitation du FMI à des réformes s’inscrit dans un contexte de pression, contexte de pressions économiques et sociales sans doute croissantes. Cela a contraint les gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne déjà confrontés à des choix complexes pour équilibrer les réformes nécessaires à la réduction des vulnérabilités macroéconomiques tout en répondant aux attentes en matière de développement, a indiqué le FMI dans son dernier rapport publié en marge de la réunion annuelle.
Dans ce rapport on peut noter l’avis de Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI qui estime que l’ampleur des défis pour les décideurs politiques : « Les pays d’Afrique subsaharienne naviguent dans un paysage économique complexe marqué à la fois par des progrès et des vulnérabilités persistantes » a-t-il rappelé.
Mais cela soumet les pays à un dilemme: d’une part s’attaquer au problème de fond de l’emploi et la réduction de la pauvreté.
« Les gouvernements doivent trouver un équilibre entre des réformes nécessaires mais difficiles et les attentes considérables de leurs populations en matière de développement », a souligné M. Selassie.
Un complexe dilemme est donc de savoir comment réduire les déséquilibres macroéconomiques dans la région, tout en finançant les objectifs de développement de leurs pays, notamment en matière de création d’emplois, de réduction de la pauvreté, et d’amélioration des infrastructures.
Le retour de la croissance selon le FMI
Le rapport comparatif indique que la croissance économique dans la région devrait rester modérée à 3,6 % en 2024 certes, même le taux demeure inchangé par rapport à 2023, avec une légère hausse à 4,2 % attendue en 2025.
Cette prévision de croissance ne suffit pas encore pour réduire de façon significative l’extrême pauvreté aussi bien que les nombreux défis de développement auxquels la région est confrontée.
Outre ces faits, le rapport désigne les bons élèves en matière de croissance rapide au monde, d’autres, notamment les pays exportateurs de pétrole, continuent de lutter avec des taux de croissance plus faibles. Ces pays faut-il le rappeler, sont appelés à diversifier leur économie. En dépit d’une baisse progressive de l’inflation, les taux restent à deux chiffres dans près d’un tiers des pays de la région.
Il faut affronter les difficultés à travers les réformes.
L’essentiel pour ces pays est d’abord de faire les arbitrages en engageant par exemple des réformes nécessaires. Cette évidence est une des priorités essentielles pour les gouvernements de la région d’une part, et d’adopter une politique économique adaptée à la taille des déséquilibres macroéconomiques d’autre part, tout en prenant en compte les contraintes politiques.
Besoin accru de soutien de financement
Les pays présentant des déséquilibres élevés devront recourir à des réformes fiscales plus importantes et rapides, en raison de contraintes de financement particulièrement serrées. M. Selassie a précisé : « La nécessité d’un soutien financier international est la plus pressante pour ce groupe de pays».
Les réserves fiscales talon d’Achille de l’économie subsaharienne.
Contrairement au cas mentionné ci haut, pour les pays ayant des déséquilibres plus modérés, le FMI recommande d’envisager un assouplissement de la politique monétaire, tout en reconstituant progressivement leurs réserves fiscales et extérieures. Cela permettrait de renforcer leur résilience face aux chocs économiques futurs, tout en maintenant un environnement de croissance stable.
Ceci étant, les perspectives du FMI consistent d’abord à dire que si l’Afrique subsaharienne fait face à des arbitrages difficiles, la voie vers une croissance durable reste possible, à la seule condition que les réformes soient bien calibrées, que les gouvernements continuent à recevoir le soutien des partenaires internationaux et qu’ils renforcent la communication au niveau interne avec l’ensemble des parties prenantes.