Glencore subit une chute de 79 % de sa production pétrolière au Cameroun, exacerbée par des problèmes de corruption et le vieillissement de ses infrastructures.
La production pétrolière de Glencore au Cameroun poursuit sa descente, révélant des signes inquiétants. Dans ses rapports préliminaires de 2024, publiés le 19 février, ainsi que dans son rapport de production annuel du 30 janvier, la multinationale suisse a annoncé une chute vertigineuse de sa production, qui passe de 608 000 barils en 2023 à seulement 201 000 barils en 2024, soit une diminution impressionnante de 79 %. En entamant l’année avec une production de 84 000 barils au premier trimestre, bien en-deçà des 191 000 barils enregistrés un an plus tôt, Glencore a atteint un seuil critique au quatrième trimestre avec une production réduite à seulement 25 000 barils.
Cette contre-performance peut être partiellement attribuée au vieillissement des installations du bloc pétrolier Bolongo, situé dans le bassin du Rio del Rey, près de Douala, où Glencore détient une part de 37,5 %. Anciennement, l’entreprise justifiait ses difficultés par des facteurs extérieurs, tels que les conditions climatiques changeantes ou la crise russo-ukrainienne. Toutefois, elle semble aujourd’hui reconnaître l’usure de ses infrastructures comme principale cause de cette chute. Parallèlement, Glencore est confrontée à de graves accusations de corruption, ternissant son image, avec des dirigeants révélé comme ayant engagé des activités malhonnêtes à l’égard de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH). Un procès est en cours à Westminster, tandis que la SNH a déposé une plainte devant le Tribunal Criminel Spécial de Yaoundé.
La baisse de production au Cameroun n’est pas isolée dans le cadre des opérations de Glencore : la société a également enregistré une diminution de 19 % de sa production en Guinée Équatoriale, passant de 4 135 000 barils en 2023 à 3 772 000 en 2024. L’ensemble du groupe affiche ainsi une baisse globale de 16 % pour 2024 par rapport à l’année précédente. Cette spirale descendante pose des questions sur la viabilité des activités pétrolières de Glencore, tant sur le plan local qu’international, et pourrait avoir des conséquences significatives sur l’économie camerounaise.