L’ONU toujours préoccupée par les violations graves des droits de l’Homme en République Centrafricaine. Selon l’expert indépendant de l’ONU, ces violations des droits de l’homme impliquent les forces armées centrafricaines et leurs alliés russes du groupe Wagner mais aussi les casques bleus de l’ONU. Il exhorte donc les autorités à travailler sur les questions sécuritaires. C’est ce qu’il a indiqué jeudi au cours d’une conférence de presse à Bangui.

L’insécurité à l’origine des violations des droits humains

« Vous n’êtes pas sans savoir que l’insécurité fait le lit pour les violations des droits de l’homme donc il me semble nécessaire de travailler davantage sur les questions concernant l’amélioration de la situation sécuritaire » a indiqué Yao Agbetse.

Depuis 2013, la République Centrafricaine est basculée dans un chao sécuritaire à travers une guerre civile qui oppose les Séléka et les Antibalaka. Mais si la situation sécuritaire s’améliore l’expert s’inquiète des actions de certains groupes armés.

Subsistance des foyers de tension

« Sur la situation sécuritaire globalement, je pense qu’il y a des situations à voir même si les autorités ont fait des efforts, il y a des situations préoccupantes. Il y a des foyers de tension partout qui continuent d’entrainer des violations des droits de l’Homme » a-t-il, souligné avant d’appeler à l’appui de la communauté internationale.

« Il est important que les partenaires techniques et financiers appuient davantage les autorités pour que les ces points de tension trouvent des solutions idoines. La capacité de certains groupes armés est résiduelle telle que l’UPC, mais on a d’autres groupes armés qui continuent de commettre des exactions sur les civils » a-t-il indiqué.

La responsabilité des groupes armés et des mercenaires russes

Ce plaidoyer survient dans un contexte de regain de tension notamment au nord-ouest du pays à Ngouandaye mais aussi au sud-est avec la tension communautaire entre les miliciens A Zandé Ani Kpi Gbe et les communautés peulhs faisant plusieurs morts ».

Les mercenaires du groupes Wagner, les forces armées centrafricaines et les casques bleus pointés du doigt.

Les casques bleus aussi épinglées par Yao Agbetse

Dans son commentaire sur la violation des droits de l’Homme, l’expert indépendant de l’ONU Yao Agbetse a aussi mis en avant les cas d’abus dont seraient responsables les soldats de la paix.

« Les contingents de la Minusca font parties des acteurs qui sont sur le terrain et qui parfois commettent des violations. On a eu des témoignages des abus et exploitation sexuelles qu’auraient commis un certain nombre de contingent. Les éléments de la Minusca dont certains seraient présumés coupables d’abus et d’exploitation sur les populations civiles. J’ai porté ce message auprès des autorités de la Minusca pour faire en sorte que quelque soit la situation qui prévaut, l’objectif principal reste la victime. L’accès à la justice des victimes » a-t-il souligné.

Les mercenaires russes aussi pointés du doigt

« Particulièrement en ce qui concerne les forces bilatérales russes, il y a des témoignages concordant par rapport aux violations attribuables aux Russes et qu’il est nécessaire que les mesures soient prises par les autorités afin d’apporter des solutions idoines. Lorsque qu’il y a commission d’une infraction il faut qu’il y ait réparation à travers une procédure judiciaire. Et il est important que toute personne quel que soit son rang puisse répondre de son acte devant la justice et la justice prendra des dispositions nécessaires pour que la sanction soient imposées à la personne » a-t-il commenté.

La réponse des autorités russes selon Yao Agbetse

« Lorsqu’on discute avec les autorités russes par rapport aux exactions qui leur sont attribuées, il y a bien évidement des analyses qui ne sont pas celles qu’on retrouve au niveau des témoignages reçus mais il m’appartient de faire des analyses objectives et de dire que dans tous les cas, quelle que soit l’analyse qu’on peut faire de l’autre côté ou de différent côté, il est important que la réponse concrète soit apportée par la justice » a-t-il insisté.

Les mercenaires du groupe Wagner sont mis en cause dans l’assassinat d’un sous-officier de l’armée au nord du pays. L’ensemble des points qui ont fait l’objet des échanges de Yao Agbetse avec le ministre de la défense Claude Rameaux Bireau figureront dans son rapport devant la commission des droits de l’Homme à Genève le mois prochain.