Les transporteurs camerounais sont en colère. En cause, l’assassinat d’un des leurs qu’ils attribuent aux paramilitaires du groupe Wagner entre Boali et Bossembelé le mardi dernier. En réaction, tous les camions transportant des marchandises en provenance du Cameroun pour la Centrafrique sont bloqués au niveau de la frontière qu’ils ont unilatéralement fermée.
Les transporteurs camerounais ont dans deux communiqués, condamné l’assassinat d’un des leurs et annoncé leur préavis de grève. Les transporteurs bloqués à Bangui n’en reviennent pas.
« C’est inadmissible et inhumain de venir dans ce pays apporter des vivres et au retour on nous donne la mort. Nous ne sommes pas des bandits encore moins des criminels. Je suis solidaire de la décision prise par le syndicat. Car aujourd’hui c’est le défunt mais demain ça peut être notre sort. Non, nous avons trop payé le prix de la crise, ça suffit comme ça » a indiqué Jérémy Anselme Mboé, conducteur de ligne.
A Béloko à la frontière avec le Cameroun, les véhicules sont stationnés et les activités sont aux arrêts. « Je suis triste parce que nous avons des travaux à faire dans le BTP et nous sommes tenus de livrer dans le temps. Mais cette situation n’est pas de nature à rassurer les clients. Je ne suis pas le seul à être dans cette situation, il y a des gens qui ont des vivres et c’est bloqué. Qui va les récompenser ? » s’interroge Alfred Nangbeï, entrepreneur centrafricain.
Le risque d’inflation dans les esprits
A Bangui, les prix des denrées alimentaires ont commencé à grimper de nouveau. « Je suis venu payer des articles divers mais le prix a légèrement augmenté même si ce n’est pas trop grave. En demandant pourquoi, on me dit que c’est la situation qui prévaut et qui a suscité le courroux des transporteurs camerounais. Alors on ne comprend pas pourquoi le gouvernement est resté silencieux sur ce problème dès lors que ça affecte le panier de la ménagère » a indiqué Clara Yongbo, consommatrice.
Le gouvernement n’a pas réagi à cette situation qui met à mal l’économie du pays. Dans un procès-verbal de la gendarmerie qui n’a pas montré l’auteur du crime, on parle d’un mort et d’un blessé.
Le corps sans vie du transporteur camerounais a été transféré au Cameroun.