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CENTRAFRIQUE – ÉCONOMIE : Starlink ébranle le marché de la téléphonie

Date de publication : avril 30, 2025
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Les autorités admettent que l’opérateur Starlink représente un problème pour les opérateurs de téléphonie mobile.

 

On parle ici du fleuron de l’économie axée sur numérique qui a su résister par exemple à la crise financière de 2008 mais aussi et surtout sanitaire notamment la Covid-19 de 2020 qui a affecté sérieusement l’économie mondiale et plusieurs autres secteurs d’activité.

 

Mais ce fleuron de l’économie se heurte à un défi important. L’entrée informel dans le marché de Starlink qui met à mal ce marché. Un défi auquel les autorités doivent y faire face pour sauver le secteur. Mais à l’heure actuelle Bangui peaufine sa stratégie et hésite de trancher pendant que le milliardaire gagne du terrain en faisant tomber comme le géant au pied d’argile sur qui s’appuie le pays.

 

Le marché du numérique attire des investisseurs. Il est 9h locales, dans le quartier résidentiel du président Touadera à Boy Rabe, la société Moov du groupe Atlantique installe son antenne. Du haut de sa pilonné le technicien ignore bien la réalité du terrain.

 

« Nous sommes là pour répondre aux besoins de proximité et d’offrir un réseau de qualité à nos clients qui sont de plus en plus nombreux ici. Avec ça ils ne vont pas avoir de souci d’appel encore moins de connexion car les points de basculement sont bien repérés » a-t-il soutenu. L’extension malgré le marché difficile.

 

Plusieurs opérateurs de téléphonies s’y installent dans l’optique d’avoir la part du marché. Pour ce faire, le coût de la licence est flexible favorisant ainsi la concurrence entre les opérateurs. 50 millions c’est le prix de la licence. Pour basculer par exemple à 4G, Orange a par exemple versé à l’Etat 10 milliards et Moov 8 milliards selon les sources du ministère de l’économie numérique.

 

Mais sur le terrain la qualité des offres pose problème Selon Jean Yves Maganda de la Maison de service une structure de la Société civile.

 

« La maison des services a essayé d’offrir des services de connexion à nos organisations de la société civile (OSC) membres d’envoyer les documents et rapports de projets à leurs partenaires. Mais malheureusement, on s’est confronté à ces problèmes de connexion, vous pouvez avoir des modems, souscrire chez les sociétés de téléphonie mobile mais le débit de la connexion est souvent très faible, ce qui fait que l’accessibilité à l’internet pose problème en Centrafrique ».

 

La faible connexion et l’incapacité des fournisseurs à satisfaire la demande ont contraint laisse les consommateurs à rechercher de débouchée. C’est dans ce contexte que les utilisateurs affluent vers le réseau Starlink du milliardaire Elon Musk. Remy Djamous en utilise.

 

« C’est le haut -débit et c’est de très bonne qualité et on le retrouve maintenant partout et dans les administrations publiques. Il y a des projets gouvernementaux qui utilisent ce kit Starlink. On nous parle de fibre optique qu’on ne voit pas, les sociétés mobiles ici ne donnent pas une vraie connexion ».

 

Tout pour sauver un secteur aux abois. La Banque mondiale le dernier soldat

 

Pour booster l’économie numérique, l’Union Européenne, la Banque Africaine de Développement ont investi dans le déploiement de la fibre optique pour palier le problème. Cependant, les opérateurs de téléphonie ont mis en avant les investissements et ont hésité de souscrire à l’idée de la fibre optique.

 

« il faut se dire que les sociétés surplace ont boycotté la fibre optique. Elles y sont souscrit à pas forcé. D’abord la qualité de la connexion n’est pas appréciée et celles ont faire recours au satellite. Comme ce technicien d’orange qui nous explique les tracasseries en ces termes « en cas de coupure sur la fibre optique, il existe un temps de latence pour le basculement sur le satellite O3B » donc vous comprenez que ce ne sera pas demain la veille » a soutenu Eric un usager de connexion via modem.

 

Le naufrage économique

 

Seulement l’entrée de Starlink encore informelle a favorisé une concurrence rude et déloyale aux sociétés formelles en commençant par l’autorité de régulation ARCEP. Laquelle génère de revenu grâce à son réseau VSAT qu’elle offre aux demandeurs. Mais elle n’est pas la seule pour autant. Les fournisseurs de connexion internet eux aussi ne tiennent pas face à l’entrée du nouvel acteur dans le marché. Hussein Fakouri est le directeur Net Com Service. Tous les acteurs attendent la réponse forte du gouvernement via l’ARCEP qui a reçu de la Banque mondiale des équipements. Mais aura t’elle le courage de brouiller le signal de Starlink sans toucher aux intérêts des autorités qui l’utilisent et le commercialisent ?

 

« Pour nous dans notre parc client, on a perdu à peu près 70 à 72% de nos clients et on est connecté sur fibre optique et on n’arrive pas à commercialiser c’est à cause de la concurrence déloyale. Il y a des taxes à payer, il y a des endroits et des employés à payer alors que Starlink, il s’agit seulement de mettre une antenne sur le toit et puis c’est tout. D’abord le prix c’est différent. Donc je ne sais pas qu’est-ce qu’on va faire avec ça. Donc si on veut continuer dans la même chose, je ne sais pas ce qu’on va faire ».

 

Le dégât est important et une étude à mi-chemin met en avant la perte de 15 à 20% du marché pour les privés. Le gouvernement a beau interdit l’usage de Starlink dans le pays. Mais les utilisateurs n’entendent pas ça de leurs oreilles. Christophe Kaya directeur de l’économie numérique au ministre des Postes et télécommunications est optimiste malgré le bouleversement.

 

« La contribution de l’économie numérique dans la caisse de l’Etat varie entre 30 à 40% et même le payement des licences récemment on a drainé plus de 18 milliards dans la caisse de l’Etat donc aujourd’hui notre secteur n’est de moindre en termes de contribution dans l’assiette fiscale du pays ». Cependant ce secteur vital pour l’économie fait face à des défis.

 

« Oui les défis nous en avons »

 

Parmi lesquels l’entrée de Starlink sur le marché qui a plombé le marché !

 

« L’ARCEP est dotée des équipements et ces équipements vont permettre à l’ARCEP de faire un balayage de spectre de fréquence qui naviguent dans notre pays. Starlink est un problème économique aujourd’hui et cela constitue un souci par rapport aux activités des opérateurs. Ce problème est connu est l’ARCEP travaille dans ce sens là pour trouver une solution à cette situation et surtout comprendre quel est le model d’affaire que Starlink fait, comment on peut règlementer ça, comment les autres pays ont fait et comment les autres opérateurs ont pu tenir face aux boulversement du marché. C’est un problème important mais le problème est en cours de traitement ».

 

Dans tous les cas c’est avec frémissements et de garde fou que les cadres du département de l’économie numérique s’emploient à parler du problèmes touchant leur département pour lequel ils sont impuissants à y faire face à cause de sa complexité.

 

En attendant, personnel des téléphones mobiles qui redoutent la chute et consommateurs qui frottent les mains ont les yeux tournés vers le gouvernement pour une réponse pouvant satisfaire tout le monde. Un défi de taille donc pour lequel la vie et le programme politique des autorités en dépendent si rien n’est fait à quelques mois des élections.

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