En République centrafricaine, certains partis politiques de la majorité présidentielle et de l’opposition sont déjà en train de préparer leur campagne sous une autre forme auprès des citoyens.
La phase de pré-campagne électorale pour Touadéra
La campagne de mobilisation a été lancée le 18 janvier 2025 par le ministre de la promotion de la jeunesse, des sports et de la culture civique, Héritier Doneng, afin de demander une nouvelle candidature de Faustin Archange Touadéra à la présidence de la République. La coalition Touadéra 2025, abrégée CT2025, est un mouvement qu’il a fondé. Le programme de la CT2025 comprend principalement l’organisation de marches dans les villes et villages du pays afin de susciter l’adhésion massive et populaire du peuple à cette revendication. Pendant les jours non-ouvrables et ouvrables, ces marches « tarifiées » sont organisées presque chaque jour, à Bangui comme dans les provinces. Certains ministres, des associations de femmes, de jeunes et de minorités… y participent massivement avec naïveté et peur au ventre pour d’autres, dans le but d’éviter toute sanction. Il n’y a pas une seule journée sur les réseaux sociaux sans visionner différentes images et publications sur ces manifestations.
L’A.N.E connaît des problèmes d’ordre technique et financier
Son président est toujours en convalescence en France. La poursuite du paiement des indemnités pour les agents électoraux ayant réalisé l’enregistrement des électeurs dans la Zone 1 est en cours. Ainsi, il serait prématuré de conclure que les électeurs en Centrafrique choisiront leurs conseillers municipaux en juillet prochain, car aucune information n’est encore tangible ou définie du côté de l’A.N.E et du gouvernement. Quelques partenaires financiers restent encore indécis.
Même si la date officielle du scrutin présidentiel n’est pas encore révélée par l’Autorité nationale des élections (A.N.E), le seul organe responsable de l’organisation des élections en République Centrafricaine, cette démarche représente déjà une pré-campagne en soutien au président Touadéra. Toutefois, du côté de l’A.N.E, les préparatifs pour les élections municipales avancent lentement. L’inscription des électeurs dans la zone 1 est achevée. L’Aire 2, qui regroupe neuf préfectures ainsi que la diaspora centrafricaine d’Afrique centrale et de l’Ouest, d’Europe et des États-Unis d’Amérique, l’enrôlement des électeurs n’a pas encore commencé. L’A.N.E a besoin de neuf (9) milliards de francs CFA pour organiser seulement les élections municipales et régionales.
L’opposition est également présente sur le terrain
Alors que le Mouvement Cœurs Unis (MCU), le parti au pouvoir et ses alliés politiques mènent une pré-campagne en soutien à Touadéra, certains partis d’opposition sont également actifs sur le terrain, au contact des communautés. Le parti Unité Républicaine (UNIR), dirigé par l’ancien Premier ministre Henri-Marie Dondra, qui est également député du premier arrondissement de Bangui, mène actuellement des activités dans divers quartiers de Bangui et ses alentours. L’Union pour le Renouveau en Centrafrique (URCA), dirigée par Anicet Georges Dologuélé, a choisi d’établir un lien plus étroit avec les citoyens après avoir subi deux défaites électorales face à Touadéra lors des présidentielles. L’URCA souhaite leur expliquer la situation nationale ainsi que l’impact potentiel des changements proposés par URCA sur les conditions de vie des Centrafricains, à travers leur slogan « I lingbi ti lèkèrè » (Nous pouvons reconstruire). Récemment, le 22 février 2025, Anicet Georges Dologuélé a visité la commune de Mbata, qui se trouve à peu près 70 km au sud de Bangui, la capitale de la République Centrafricaine. Anicet Georges Dologuélé a distribué des insignes et drapeaux de mat aux chefs de villages fraîchement élus, au sein du village de Bouchia. Est-ce que les élections se dérouleront à la date prévue ? Il n’y a aucun indice qui indique que les élections municipales ou même présidentielles se tiendront cette année en République centrafricaine.
