Le ministre des Finances Hervé Ndoba qui ne parvient pas à boucler le budget de l’année 2025 veut rendre son tablier. Il en a été dissuadé par le premier ministre Félix Moloua qui l’exhorte à tenir bon. Mais pendant combien de temps ?
La guerre des chapelles
En succédant à Henri Marie Dondra, l’ancien ministre des Finances, premier ministre et député du 1er arrondissement de Bangui, Hervé Ndoba n’avait pas droit à l’erreur. Sa mission est de rassurer la communauté financière internationale et de boucler avec le FMI la facilité élargie de crédit.
Mais la mission devient de plus en plus difficile. Pour preuve l’absence d’orthodoxie dans le secteur clé de l’énergie et des hydrocarbures qui a cristallisé toute dynamique de marche vers les objectifs à lui assignés par le chef de l’Etat. Parmi les dossiers, l’actif et le passif de Total, la société française et le monopole accordé à une société camerounaise Neptune S.a.
Avec un budget déficitaire, Hervé Ndoba espère décrocher des partenaires financiers du pays, Banque Mondiale, Fonds Monétaire International et la Banque Africaine de Développement. Fin octobre avec son dossier en main, il n’a pas convaincu les institutions de Bretton Woods à Washington. Le FMI lui reproche par exemple le manque de transparence dans la gestion du secteur des hydrocarbures à l’origine de l’inflation.
Le gouvernement n’a pas par exemple satisfait des points recommandés par les institutions financières. « Je pense que l’effet décisif de sa décision est la dernière réunion. Il a eu chaud et il ne peut pas continuer à subir dès lors que le président de la République ne veut pas sanctionner son ministre de l’Energie à l’origine du malaise » a indiqué Géraud Yimbi, une source proche du dossier.
« La pression est accrue et il a d’une part un budget qu’il faut présenter. Il n’a pas les éléments sous la main. Il doit aussi donner un gage de confiance aux institutions mais les plus hautes autorités ne lui donnent pas de garantie nécessaire pour être crédible. Mais quand est-ce il va déposer sur la table du parlement la loi de finance dès lors que le délai constitutionnel est largement dépassé ? Il y a un malaise qui ne dit pas son nom au sein de l’exécutif » a indiqué à Gavroche un conseiller du président de l’Assemblée nationale.
L’appel à la retenue
« Le conseil de cabinet a été plus long que prévu et le premier ministre a su convaincre le ministre des Finances de garder le cap en attendant la décision du chef de l’Etat » nous a rapporté un membre du gouvernement remonté de ce que le gouvernement soit dans l’impasse.