La République Centrafricaine n’a pas de stade homologué depuis 2016. Tout comme certains pays africains ; son équipe nationale « les Fauves de Bas-Oubangui » sont contraints de jouer tous leurs matchs internationaux à l’extérieur.
Les critiques ont contraint le gouvernement à sortir du trésor public de l’argent pour la réhabilitation du stade. Le stade est donc en chantier et le pays espère que la mission de la FIFA qui séjournera dans le pays mercredi 30 octobre va certifier le stade pour permettre au public de vivre la fête du football.
Lever l’embargo à tout prix
Construit dans le cadre de coopération avec la Chine en 2008, le complexe sportif Barthélemy Boganda ne répond plus aux normes de la FIFA. En mars 2021 alors que le président centrafricain Faustin Archange Touadera prêtait serment pour son 2e mandat, les Fauves de Bas-Oubangui ont perdu leur match décisif contre la Mauritanie. Tout un symbole donc et un mauvais départ pour les Fauves qui ne joueront plus dans le stade.
Cette situation a suscité chez les amateurs du ballon rond la fibre patriotique et ceux-ci exigent des autorités la réhabilitation de leur stade. Face aux critiques, le gouvernement a enfin autorisé la réhabilitation.
Plusieurs entreprises nationales ont gagné le marché de la réhabilitation. En effet, le coût de réhabilitation par les partenaires chinois du gouvernement revenait très cher. Au moment où le pays attend les hautes personnalités de la FIFA, les travaux de réhabilitation se font sous la supervision du ministre des Sports Héritier Doneng. Objectif : tout faire pour obtenir de la mission de FIFA l’homologation du stade.
Mi-octobre, les Fauves ont successivement été battus à Oujda au Maroc en match aller et retour comptant pour la qualification à la Coupe d’Afrique des Nations. Les supporters espèrent voir leur équipe jouer à domicile. C’est le souhait de Rodrigue Poloko.
« C’est le souhait de tout un chacun et surtout de nous les amoureux de football et du football centrafricain en particulier nous aimerions à ce que la FIFA puisse donner son aval afin que la sélection puisse jouer dans antre et permettre au peuple centrafricain de revivre cette émotion, cette ambition des grandes soirées de football qui puissent jouer à domicile pour la prochaine CAN et peut être pour la prochaine coupe du monde. Le public est le 12e homme dans le jeu et ce 12e homme manque aux fauves et cela explique en partie la défaite consécutive des Fauves de Bas-Oubangui ».
Si le gouvernement fait un pas, il n’en demeure pas moins que celui-ci est insignifiant. Gavroche RCA a contacté la Fédération Centrafricaine de football qui s’abstient de tout commentaire. Son président Célestin Yanindji dit privilégier les échanges avec la FIFA pour obtenir l’autorisation du match retour contre le Gabon.
« Nous faisons un travail important et de haut niveau pour permettre à ce que le match contre le Gabon soit joué ici. Les Fauves en ont besoin. Donc pour l’instant nous ne préférons pas communiquer sur le stade en attendant la conclusion de la mission qui sera dans nos murs cette semaine ».
Le chrono tourne et les Centrafricains sont impatients déclare Juvénal Kohérépé, journaliste et chroniqueur sportif à la station Radio Guira FM, la Radio des Nations Unies. Il fait de l’interaction avec le public sur les enjeux des éliminatoires comptant pour la CAN Maroc 2025. Il est peu optimiste au regard des griefs de la FIFA.
Et lui encore d’ajouter : « Le Stade a été sanctionné depuis 2016 c’est-à-dire bien avant le dernier match qui devrait être joué ici contre la Mauritanie, un match qu’il fallait absolument gagner pour se qualifier à la CAN. Les Centrafricains l’ont perdu 1-0, eux qui perdent très difficilement à la maison et c’était le jour de l’investiture du chef de l’Etat. Les reproches étaient qu’il y avait un certain nombre de conditions qui n’étaient pas respectées, il y a les vestiaires transformés en cabinet du ministre et salle de conférence, la qualité de la pelouse qui ne répondait pas aux normes. Il faut dire que bien avant cette sanction, la fédération souffrait déjà de pénalités. A la question de savoir si la FiFA va autoriser les matchs cela relève du mystère je ne sais quoi dire là-dessus ».
En attendant, une mission de la FIFA est aussi dans le pays pour discuter de la construction d’un nouveau stade et les Centrafricains doivent patienter pour connaître le verdict de la mission FIFA au sujet du stade 20000 places pour être situé.