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CENTRAFRIQUE – JUSTICE : Le chef de guerre Armel Ningatoloum Sayo a été arrété

Date de publication : janvier 19, 2025
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Le chef de guerre Armel Ningatoloum Sayo est arrêté ce début d’après-midi au Cameroun. L’annonce a été faite par la police camerounaise des frontières qui l’a interpelé. Les autorités politiques et judiciaires n’ont pas encore réagi à cette arrestation mais d’ores et déjà, des sources proches du parquet général près la cour d’appel de Bangui indiquent que les démarches sont en cours en vue de son extradition à Bangui. « Armel N0ingatouloum Sayo a posé des actes graves de nature à compromettre la stabilité nationale et des institutions. Il va de soi que le parquet général par principe de coopération judiciaire fasse la demande de son extradition pour qu’il puisse comparaitre. Cela va vite et on en saura davantage dans les heures qui suivent » a indiqué un membre du cabinet du procureur général.

 

Côté camerounais on ignore encore la décision et le sort réservé à cet officier en opposition armée avec le pouvoir de Bangui. Nous avons tenté de contacter quelques officiels camerounais mais ceux-ci nous appellent à la patience pour connaitre la suite.« A ce niveau d’interrogatoire, il nous est difficile de dire quoi que ce soit pour l’instant mais je puis vous confirmer qu’il est arrêté et que ses droits sont respectés » a-t-on appris des officiels camerounais. A-t-il un avocat à côté de lui dans cette procédure ouverte contre lui ? Cette question reste posée jusqu’au moment où nous mettons sous presse cette information.

 

Mais qui est donc celui qui préoccupe à Bangui ?Armel Ningatouloum Sayo est d’abord un commandant de l’armée centrafricaine qui en 2013 -2014 a défié le régime de transition dirigé par Catherine Samba Panza avec la création de son Mouvement Justice (RJ). Mais au bénéfice de la médiation menée par Denis Sassou Nguesso, Armel Ningatouloum Sayo fera son entrée au gouvernement au nom de l’apaisement. Religieux et étudiant en théologie à la Faculté de Théologie de Bangui Armel Ningatouloum Sayo n’abandonne pas la lutte armée pour autant.

 

Aussitôt après l’avènement de Faustin Archange Touadera au pouvoir, cet officier supérieur de l’armée va peser de son poids sur la situation sécuritaire au point de faire son entrée dans le gouvernement et de compter parmi les signataires de l’accord de paix négocié à Khartoum et signé à Bangui. Armel Ningatouloum Sayo qui vit avec son épouse camerounaise revient au gouvernement du premier ministre Firmin Ngrebada sur fond de crise profonde qui mine son mouvement Révolution Justice desormais divisé en deux.

 

Ses combattants mal entretenus, les primes d’alimentation non payées, il sera alors mis de côté du mouvement. En mai 2024, il annonce son retour dans le maquis et prend le contrôle des localités, lance des assauts revendiqués contre les positions des forces armées centrafricaines et leurs alliés russes et rwandais. Alors que la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) se disloque, la Coalition militaire de salut du peuple et de redressement est perçue comme une opposition armée la plus crédible pour les observateurs de la situation sécuritaire.

 

« Armel Sayo pouvait être un maillon fort pour tenir tête au pouvoir de Bangui et le contraindre au dialogue assez large. Bangui était déjà sur le point d’ouvrir les bras à ce dialogue qui impliquerait aussi François Bozizé. Mais il faut se dire qu’il a commis la maladresse d’aller de ce côté-là et il apprendra sûrement à son dépend » a indiqué Jonathan Balarmy, analyste en matière de paix et sécurité. Son arrestation survient dans un contexte de montée de foyer d’insécurité au centre nord du pays.

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