Depuis le Vatican où il continue son séjour post élection papale, le cardinal archevêque de Bangui s’est montré préoccupé de l’arrestation du journaliste Landry Ulrich Nguema Ngokpele.

“Hier, le saint Père a rencontré les journalistes, il a parlé d’une nouvelle manière de faire le journalisme et en même temps il a demandé aussi qu’on libère les journalistes qui sont en prison. Donc quand il demande cela et si dans notre pays il y a un journaliste en prison ce message concerne notre pays” a-t-il indiqué.

Landry Ulriche Nguema Ngokpele est l’une des voix critiques de la Centrafrique. Arrêté le 8 mai et placé à la section de recherches et d’investigation (SRI) la police politique du pays, le syndicat des journalistes (UJCA) qualifie cette arrestation d’enlèvement et se dit préoccupé de la condition de détention du journaliste.

C’est dans ce contexte que le journaliste mis en cause d’avoir publié courant avril des informations sur la présence supposée de l’ancien président en exil François Bozizé. L’appel du leader religieux très respecté dans le pays n’est pas anodin selon des observateurs.

“Il ne fait qu’alerter sur le bon sens. Le pays est entrain de connaître une période forte de basculement de la démocratie à la dictature qui commence par les voix critiques. Alors ce sont des éléments qui conduisent sans doute à la crise. C’est pourquoi il sonne la cloche” a soutenu Hubert Golo, un paroissiens de Notre Dame d’Afrique dans le 4e arrondissement de Bangui.

La Centrafrique a gagné une place importante dans le classement du reporter sans frontières. Mais l’arrestation de Landry Ulrich Nguema Ngokpele vient montrer le visage d’un environnement marqué par la peur et la précarité.