La délégation centrafricaine conduite par le ministre des Mines Rufin Benam Beltoungou vient d’obtenir du Processus de Kimberley, la levée totale de l’embargo à l’exportation du diamant. L’information a été confirmée à Gavroche par plusieurs sources officielles vendredi 15 novembre.
« L’embargo sur l’exportation du diamant centrafricain a été levé ce jour à Dubaï par une décision administrative du Processus de Kimberley qui a été approuvée à l’unanimité » a indiqué à Gavroche RCA Paul Crescent Beninga, représentant de la société civile aux discussions de Dubaï.
« C’est un jour historique, de joie et de réconfort puisque nous avons toujours expliqué aux experts qu’il n’y a pas de raisons de maintenir l’embargo sur l’exportation du diamant. Le processus de Kimberley, pour accéder à notre demande, a dépêché plusieurs missions dans le pays pour se rendre compte que le diamant centrafricain à l’exportation est bel et bien propre et n’est pas un diamant de sang. Alors c’est pour nous un ouf de soulagement et c’est une victoire pour le peuple qui sort progressivement des moments sombres de son histoire » a indiqué à EFE Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines et de la géologie.
La République Centrafricaine était sanctionnée par le processus de Kimberley depuis 2012-2013. En ce temps, la coalition des rebelles ont conquis plusieurs localités du pays avant de s’emparer du pouvoir. Les rebelles de Seleka ont mis la main sur plusieurs ressources minières pour financer leur aventure. C’est dans ce contexte que le processus de Kimberley a mis l’embargo sur le diamant à l’exportation du pays.
Au fil de temps, la décision a évolué et le processus de Kimberley a procédé d’abord à une certification partielle de la zone du sud-ouest considérée comme zone verte. Mais avec cette décision d’aujourd’hui, c’est une levée totale de l’embargo.
Le diamant représente un pan important de l’économie du pays même si les conséquences des sanctions ont été dévastatrices pour la RCA. Par exemple, en 2011 le pays exportait environ 323 575,30 carats de diamants avoisinant ainsi 29,7 milliards de francs CFA soit environ 45 millions d’euros.
En revanche, selon des données officielles du ministère des Mines en 2023, le pays enregistre seulement en termes de devise soit 324,3 millions de FCFA soit 4,9 millions d’euros, selon des chiffres officiels.
« C’est un ouf de soulagement certes pour nous et en tant que patriote nous ne pouvons que saluer la levée de cet embargo. Mais est-ce suffisant pour en faire profiter l’économie du pays ? Je ne pense pas car aujourd’hui, le pays a perdu plus de 40% de sa production du diamant à cause du diamant artificiel qui inonde le marché et les guerres qui ne favorisent plus le marché » a fait savoir à Gavroche RCA Dramane Ibrahim, artisan minier de Berberati.
En attendant la sanction levée est une avancée majeure pour le gouvernement qui table sur ce secteur pour booster son économie.