La Minusca est de nouveau secouée par un scandale de viol et d’abus sexuel. Cette affaire révélée par Le Monde est reconnue par la Minusca qui met en avant le référencement des victimes et la prévention. C’est ce qu’a indiqué Florence Marshal porte-parole de la mission onusienne Minusca en Centrafrique.
Interrogée sur cette affaire par Gavroche RCA, la porte-parole de la Minusca Florence Marshal a reconnu la documentation des viols et exploitation sexuelle.
« Je peux vous dire que du 2 juin au 1er octobre, la Minusca a pris en compte 15 allégations d’exploitation et abus sexuels impliquant 26 victimes de sexe féminin dont 4 enfants avec des auteurs présumés qui sont des membres du personnel civil et membres en uniforme » a-t-elle indiqué.
Des enquêtes ouvertes pour faire la lumière sur cette affaire
« Les Nations Unies continuent d’enquêter sur ces allégations, les pays fournisseurs de contingent également. Les victimes ont été prises en charge par des partenaires humanitaires qui les soutiennent directement » a soutenu Florence Marshal.
Les Nations Unies ont adopté une politique de tolérance zéro contre les abus et l’exploitation sexuelle. Depuis l’accord de siège signé entre le gouvernement centrafricain et l’ONU, plusieurs contingents ont fait l’objet de rapatriement. C’est le cas notamment du contingent congolais, gabonais, tanzanien etc. Mais si la Minusca se garde de révéler l’identité du contingent mis en cause, le monde dans sa parution de ce mercredi parle des troupes à Bria, localité située au nord-est de la mais aussi à Bangui.
Cette situation fait réagir la ligue centrafricaine des droits de l’Homme. « Reconnaître ces faits est une preuve de grandeur et d’honnêteté intellectuelle de la part de la Minusca, mais ce n’est pas ça qui importe. Plusieurs de ces contingents mis en cause sont jugés dans leur pays sans qu’on sache quelle suite judiciaire a été donnée et les victimes sont abandonnées » a déploré Joseph Bindoumi, président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme.
Cette révélation survient dans un contexte où les organisations nationales de défense des droits de l’Homme s’organisent pour se constituer partie civile au nom des victimes lors des procès visant un contingent mis en cause dans leur pays d’origine.