Les électeurs centrafricains de Bangui et des provinces sont appelés à s’inscrire sur la liste électorale. Ceci dans le cadre de la révision du fichier électoral pour les élections locales, mais aussi présidentielle et législatives de décembre 2025.
Cette opération lancée par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) sur financement de l’Union Européenne, de la France et de la Minusca, vise à rendre fiable le fichier électoral.
Le président Faustin Archange Touadera qui s’est enrôlé tôt ce matin à Bangui appelle ses compatriotes à lui emboîter le pas.
« J’invite mes compatriotes centrafricains à venir dans différents centres d’enrôlement afin de vérifier leur nom et au besoin de s’inscrire comme je viens de le faire. Il y a des agents qui sont là pour vous aider à le faire. Depuis les dernières élections jusqu’à maintenant, il y a des Centrafricains qui atteignent l’âge de voter, il faut qu’ils soient enrôlés sur la liste électorale. Bien entendu, il y a des gens qui se sont déplacés, je les invite à le faire parce que c’est un exercice citoyen » a lancé Faustin Archange Touadera.
Dans les villes de province, la Minusca multiplie des campagnes de sensibilisation des électeurs à s’inscrire sur la liste électorale.
« Cela fait beaucoup d’années que les Centrafricains n’ont pas voté les élus locaux. N’oubliez pas que ces élections seront des élections de liste. Une première pour la République Centrafricaine. Alors, dans le cadre de son appui au cycle électoral la Minusca qui vient d’obtenir son nouveau mandat n’est que dans son rôle d’inciter les citoyens à se faire enrôler » a indiqué à Gavroche-RCA Gervais Belo du réseau arc en ciel, ce collectif des organisations de la société civile impliqué dans le processus électoral.
Lancement sur fond de contestation
L’opposition démocratique centrafricaine a boudé ce processus qu’elle juge peu crédible. Selon le bloc des républicains pour la défense de la constitution, l’ANE n’est pas crédible pour organiser les élections.
« Nous avons contesté la légitimité de l’ANE pour des raisons qui sont simples. Lors des dernières élections présidentielle et législatives, ils n’ont pas délivré les procès-verbaux pourtant une exigence constitutionnelle. Cette autorité nationale des élections n’est pas neutre et donc pas crédible pour organiser les élections aux résultats acceptables par tous » a indiqué Martin Ziguélé, président du MLPC et porte-parole de l’opposition démocratique.
L’opposition exige en revanche un dialogue à ce propos avec la majorité présidentielle et notamment le président Faustin Archange Touadera, dialogue auquel les pouvoirs publics n’ont pas encore donné suite.