Home Accueil CENTRAFRIQUE – SÉCURITÉ : Purge au sein de la police centrafricaine

CENTRAFRIQUE – SÉCURITÉ : Purge au sein de la police centrafricaine

Date de publication : février 22, 2025
0

 

Sept policiers sont radiés mardi de leur corps pour des fautes graves dont braquage, trafic de drogue, d’influence et d’indélicatesse.

 

La décision du ministre de la sécurité publique Nicaise Nassin survient dans un contexte de montée de cas de braquage attribué aux forces de défense et de sécurité intérieure.

 

À Bangui, la population accueille avec joie cette décision.

 

« C’est déjà un soulagement de voir le gouvernement enfin reconnaître qu’au sein de l’appareil sécuritaire, il existe des gens dont on a des doutes sur leur aptitude et moralité à faire ce métier. C’est en cela que je salue le courage des autorités tout en les engageant à poursuivre la lutte au sein des forces de sécurité intérieure » a indiqué Yolande Mago, activiste des droits de l’Homme à Galabadjia sinistré, un quartier de Bangui.

 

Le médecin après la mort

 

Plusieurs quartiers de Bangui sont exposés au fait que les militaires ou encore policiers et gendarmes abusent avec le vol à main armée.

 

« Il y a deux semaines juste ici dans notre quartier, un homme en uniforme a été tué parce qu’il est venu braquer la nuit. Malheureusement pour lui, les propriétaires de la maison qu’il voulait visiter l’ont attaqué à la machette et il en est mort. Des pratiques de ce genre n’honorent pas notre armée qui sort d’une longue période d’embargo » a soutenu Wilfried Kossi, opérateur économique dans le 8e arrondissement de Bangui.

 

« C’est un acte louable qui me rassure au moins parce ma femme et les enfants me disent qu’il faut quitter le quartier mais je ne sais pas où est qu’on peut vivre en toute quiétude avec la montée de ce phénomène » a-t-il expliqué.

 

Un problème structurel

 

Dans la mise en œuvre de son plan national de défense, Bangui a intégré dans les corps en uniforme plusieurs ex combattants ainsi que des jeunes civils enrôlés dans l’armée sans un travail de veting obligatoire.

 

« Bon nous avons tous connaissance que par le fait de ne pas faire une enquête de moralité des personnes enrôlées d’une part et d’autre part, donner des fiches aux gens fait faire de l’armée un tremplin pour les chômeurs, les autorités donnent le pouvoir de tuer aux bandits et c’est bien malheureux » a noté pour sa part Astride Wilia, étudiante en droit à l’université de Bangui.

 

Diverses réactions

 

Dans les milieux de forces de l’ordre, la décision est diversement appréciée. « Nous sommes des militaires et nous avons choisi ce métier pour défendre le territoire et protéger la population. Il n’y a aucune raison pour que certains de nos camarades se livrent à de tels actes qui ternissent notre image et je pense que pour tout cela, lors des dialogues le haut commandement avait demandé pardon. Cela suppose que ce comportement doit cesser. Alors si les gens ne changent pas, il faut sévir et force reste à la loi » a soutenu un adjudant chef du 2e Bataillon d’infanterie territoriale (BIT2) sous couvert de l’anonymat.

 

D’autres militaires sont nuancés

 

“Lorsque tu recrutes un militaire et que tu ne lui donnes pas à manger comment veux tu qu’il ne soit pas un danger pour toi et pour la population? Il y a des militaires qui ont été formés mais qui déjà depuis près de deux ans, ils n’ont pas droit à leur solde. Avec quoi peuvent ils vivre ? » se demande ce personnel féminin de l’armée. « Il faut penser à payer régulièrement les primes globales d’alimentation pour ceux qui sont sur le terrain en province. C’est de cette façon que les sanctions seront efficaces » a-t-elle ajouté.

 

La décision du ministre survient dans un contexte où la justice militaire ouvre l’audience de la cour martiale.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus