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CENTRAFRIQUE – SOCIETE : La fête de travail ravive la tragédie de l’attaque paroissiale de 2018 . 

Date de publication : mai 2, 2025
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Alors que Bangui vibre au rythme de la célébration du 1er Mai fête du travail avec sa traditionnelle cérémonie de défilé et décoration des travailleurs, l’émotion est grande chez les victimes de l’attaque de la paroisse notre dame de Fatima ce 1er mai 2018

 

Devoir de mémoire

 

« Le 1er mai est hautement symbolique pour nous chrétien catholique car Joseph le père de Jésus est lui même travailleur. Un charpentier selon les saintes écritures. C’est ainsi que la communauté St Joseph se réunit en cette date pour la messe et le vœu des membres. Mais ce 1er mai 2018, c’est la paroisse Notre Dame de Fatima qui était la paroisse haute pour cet office religieux. Située à quelques mètres seulement de l’enclave musulman du PK5, rien ne présageait une telle violence » raconte Julien un martyr vivant de l’attaque.

 

« Alors que les prêtres étaient en pleine bénédiction, les assaillants qui ont escaladé le mur sont passés par le presbytère et soudain, on entend des coups de feu venant de partout. Des pleurs et prières, d’autres ont scandé le nom de Jésus. Des personnes âgées qui tombent, en tout cas, c’est le sauve qui peut. Nous avons appris plus tard que l’abbé Albert Toungoumale Baba est grièvement blessé et mort. Plusieurs fidèles en ce temps là, sont blessés ou  tombés en syncope, d’autres ont fait une crise d’accident vasculaire cérébral »  raconte Adriana, membre de la communauté St Joseph.

 

Pourtant nous avons enterré la hache de guerre ! 

 

« Je n’ai pas compris pourquoi ils ont agit ainsi. L’acte était lâche et ignoble. Nous avons compris que la crise n’était pas un conflit religieux et qu’avec l’arrivée du pape, la hache de guerre était déjà enterrée. Mais les jusqu’au-boutistes n’entendent pas ça comme ça. Ils ont réussi à semer le chaos au cœur de l’église. Mais leur but était de nous pousser à la faute. L’église est restée soudée tout en prônant toujours la non violence même si à chaud les nerfs se sont surchauffés pour s’attaquer aux musulmans. On déplore les ressortissants sénégalais qui étaient là au mauvais moment et mauvais endroit qui sont aussi tués » raconte Jules Banhili qui affirme accompagner le cortège.

 

Les groupes rivaux prêts à en découdre 

 

« J’étais choqué d’apprendre la mort de l’abbé Albert Toingoumale Baba. Et c’était moi qui donnais l’alerte au média. C’est affreux et très inhumain ce que ces criminels ont fait » a indiqué Igor Lamaka.

 

Bangui de nouveau bascule dans la violence

 

« L’appel de monseigneur Dieudonné Nzapalainga a certes été entendu mais ne changera pas l’histoire. Celui aussi des pasteurs et fidèles catholiques tués tant à Bangui qu’à Bambari, Alindao etc…» déplore St Hervé Namkoisse.

 

Les douleurs 7 ans plus tard

 

L’église qui privilégie la coexistence pacifique n’a pas un agenda particulier en mémoire des victimes du 1er mai 2018. En la paroisse notre dame de Fatima, la vie a repris comme si de rien n’était.

 

Les auteurs dans le filet de la justice

 

S’ils sont nombreux à courir encore et encore, les victimes peuvent compter sur la justice. C’est le cas de la cour pénale spéciale, cette juridiction hybride parrainée par l’ONU qui a mis la main ce 20 mars 2025 sur Mohamed Ali Fadoul. Ce suspect est poursuivi pour crime de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis lors d’une attaque préparée et mis en œuvre par les groupes autodéfense. C’est ce qu’a indiqué Gervais Bodagaye Laoule de la division de la communication de la Cour Pénale Spéciale.

 

Si l’attaque a fait plus de 16 morts et 99 blessés graves le même jour, les blessés étaient de plus en plus nombreux à mourir à petit feu. En célébrant la fête, la joie des uns contraste bien avec le triste souvenir du pays.

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