Les éleveurs peuls en transhumance semblent de plus en plus menaçants dans la zone nord-ouest de la République centrafricaine. Un exemple de cela est ce qui vient de se produire au village Nzoro, situé dans la sous-préfecture de Ngaoundaye (préfecture de Lim-pende).
Les faits
Mardi 25 février 2025, des hommes armés assimilés aux éléments du groupe armé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) ont attaqué très tôt, aux environs de 4h, le village Nzoro situé dans la sous-préfecture de Ngaoundaye.
Le bilan
Plus d’une dizaine de morts y compris des enfants. 769 maisons brûlées ainsi que la destruction de plusieurs greniers. L’ancien député de Ngaoundaye 3, Léon Amoran, figure parmi les victimes.
Les réactions
De nombreuses personnes se sont exprimées pour dénoncer cet acte infâme à l’encontre des civils. Bernard Dillah, le député de la région, décrit une situation tragique : « Des individus armés ont encerclé le village puis ont mis le feu à toutes les habitations », a déclaré le député Dillah.Dans un communiqué de presse publié le 26 février 2025, Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), sous la direction de Martin Ziguélé, a dénoncé cette agression sauvage. Il a également appelé le gouvernement centrafricain à revoir sa stratégie de transhumance et l’ensemble des mesures de sécurité dans les zones touchées par les attaques récurrentes des groupes armés.
Selon un communiqué de l’Observatoire pour la Gouvernance Démocratique en Centrafrique (OGDC), l’administration centrafricaine a du mal à bien identifier les éleveurs transhumants. Le communiqué de l’OGDC précisé que le meurtre de civils, l’incendie des habitations et des boutiques, ainsi que la destruction des champs sont des actes récurrents perpétrés par certains éleveurs dans diverses préfectures de la République centrafricaine.
Côté gouvernemental
Du côté du gouvernement, des forces de défense et de sécurité seraient à la recherche des assaillants. Des réflexions pour une transhumance apaisée en RCA. Le 13 mai 2024, une conférence nationale de haut niveau sur la transhumance a été organisée à Bangui à l’initiative du président Touadéra avec l’appui technique et financier de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA).
Objectif : Associer la transhumance à la paix et au développement plutôt qu’à l’insécurité et à la violence. « Créer et opérationnaliser des unités spéciales des FSI dédiées à la sécurisation de la transhumance et des espaces frontaliers, en synergie avec les FACA », a été l’une des recommandations fortes de la conférence nationale sur la transhumance apaisée et prospère.
Neuf mois après la conférence nationale sur la transhumance, des affrontements constants entre agriculteurs et éleveurs sont rapportés, caractérisés par des actes de barbarie entraînant des pertes de vies humaines et de biens.