La Russie a déployé jusqu’à 200 instructeurs militaires en Guinée équatoriale pour protéger la présidence et former les forces armées locales, s’inscrivant dans une stratégie d’expansion militaire sur le continent africain en réponse au recul de l’influence occidentale.
Selon un rapport de Reuters daté du 12 novembre, jusqu’à 200 instructeurs militaires russes ont été déployés récemment pour protéger la présidence et former les forces armées locales. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large qui a déjà vu la Russie étendre ses ramifications dans des pays comme la Centrafrique, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Libye.
Des sources diplomatiques ainsi que des proches du gouvernement congolais, ont révélé que ces instructeurs, susceptibles d’appartenir à l’Africa Corps—successeur des opérations africaines de la société militaire privée Wagner—visent principalement à former des gardes d’élite pour le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, fils de l’actuel président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Ce dernier est d’ailleurs sous le coup d’enquêtes et de sanctions pour des accusations de détournement de fonds et de blanchiment d’argent dans plusieurs pays, dont les États-Unis et la France. Lors d’une visite à Moscou en septembre, le président équato-guinéen a exprimé sa gratitude à Vladimir Poutine pour le soutien militaire apporté à son pays.
Le déploiement des instructeurs russes fait suite à des annonces d’emploi publiées en juin 2024 sur des chaînes Telegram russes, proposant des contrats de six mois avec des salaires variant de 3 000 à 5 000 dollars, payables en espèces ou en cryptomonnaies. Diario Rombe, un site d’information espagnol proche de l’opposition en Guinée équatoriale, a publié des photos montrant des militaires russes aux côtés de troupes locales, ces dernières arborant des drapeaux russes sur leurs uniformes. Par ailleurs, le vice-ministre russe de la Défense, Iounous-Bek Evkourov, avait annoncé précédemment la signature d’un accord de formation militaire entre Moscou et Malabo, confirmant ainsi l’engagement de la Russie à renforcer ses alliances militaires en Afrique.
