Les Forces de soutien rapide (FSR) ont signé une charte pour un Gouvernement parallèle au Soudan.
Cette initiative suscite des inquiétudes quant à un risque accru de fragmentation du pays, déjà dévasté par la guerre depuis avril 2023. Le conflit, qui a éclaté à la suite de désaccords sur l’intégration des FSR dans l’armée nationale, voit l’Armée contrôler l’est et le nord, tandis que les FSR dominent le Darfour et certaines régions du sud. L’Armée a mené une offensive militaire significative, reprenant des villes stratégiques, dont une grande partie de Khartoum, et affirmant avoir rompu le siège d’El-Obeid.
Les FSR et l’Armée sont tous deux accusés de crimes de guerre, mais les paramilitaires se distinguent par des exécutions de masse à caractère ethnique, des violences sexuelles et d’autres violations graves des droits humains. Le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU a averti que la démarche politique des FSR pourrait exacerber la crise en cours. De son côté, la Ligue arabe a condamné toute initiative menaçant l’unité du Soudan. Les ambitions des FSR sont claires : développer une force aérienne, faciliter l’aide humanitaire et renforcer leur position dans les négociations, espérant se présenter comme un gouvernement légitime.
Le Kenya, en tant qu’hôte de cette initiative, a été critiqué par le gouvernement soudanais, qui a rappelé son ambassadeur à Nairobi, accusant le président William Ruto de privilégier ses “intérêts commerciaux” vis-à-vis des soutiens régionaux des FSR, en particulier les Émirats arabes unis. Ce dernier a salué la signature d’un accord de paix et la formation d’un Gouvernement d’unité entre les acteurs soudanais, tout en insistant sur le soutien du Kenya à des solutions dirigées par les Soudanais. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l’impact de cette nouvelle dynamique politique sur la stabilité du Soudan et sur la situation humanitaire qui continue de se détériorer.
