Les répercussions de la guerre au Soudan ont des effets directs sur les pays voisins, menaçant ainsi leur stabilité et compromettant leur croissance économique.
La guerre qui fait rage au Soudan depuis avril 2023 a des conséquences économiques alarmantes pour les pays limitrophes, exacerbant des situations déjà précaires dans des nations fragiles comme la République centrafricaine, le Tchad, l’Érythrée, l’Éthiopie et le Soudan du Sud. Lors d’un entretien avec l’AFP, Catherine Pattillo, directrice adjointe du département Afrique au FMI, a alerté sur les défis auxquels ces pays doivent faire face, tels que l’afflux massif de réfugiés, les problèmes de sécurité, et les difficultés croissantes dans le commerce. De plus, la situation humanitaire s’est détériorée considérablement, avec la déclaration de famine dans le camp de Zamzam, près d’el-Facher, en juillet 2024.
Particulièrement vulnérable, la République centrafricaine pourrait subir des impacts dévastateurs en raison de cette instabilité régionale. Déjà confrontée à des défis économiques et à une insécurité persistante, la Centrafrique peut s’attendre à une arrivée accrue de réfugiés soudanais fuyant la violence, ce qui mettra une pression supplémentaire sur ses ressources déjà limitées. Cette situation pourrait aggraver les tensions ethniques et les crises sociales, rendant encore plus difficile la tâche des autorités de maintenir la paix et la stabilité dans le pays.
En outre, la destruction en février 2024 d’un oléoduc essentiel reliant le Soudan du Sud au marché international souligne l’interconnexion économique de la région. Le pétrole représentant 90 % des exportations du Soudan du Sud, une telle perte réduit la capacité de la nation à générer des revenus, ce qui, à son tour, affecte la Centrafrique et d’autres pays voisins économiquement dépendants.
Parallèlement, le FMI met en lumière les risques protectionnistes croissants, conséquence des tensions commerciales mondiales, qui compliquent davantage la situation économique en Afrique. Alors qu’une croissance projetée de 4,2 % est attendue pour l’année prochaine, l’instabilité politique et les conflits en cours pourraient sérieusement entraver cette progression, exacerbant ainsi la vulnérabilité économique des nations déjà fragiles comme la République centrafricaine.