Le directeur de publication du journal « Le Quotidien de Bangui » est enlevé par les agents de la documentation de la présidence, le service de renseignement. Il est 16h de Bangui, alors qu’il se rendait au ministère des Finances, Landry Ulrich Nguema Ngokpele a été suivi par des agents en civil et qui opéraient en moto. Ils l’ont d’abord interpellé, brutalisé arme au poing, avant de le confier au procureur de la République après moult appel entre le patron du renseignement de la présidence, le procureur de la République selon la déposition de notre confrère.
Après une nuit passée à la Section de Recherches et d’Investigation (SRI) la police politique du pays, Landry Ngokpele a eu droit à un interrogatoire musclé. On lui reproche d’avoir publié des informations affirmant la présence de l’ancien président François Bozize dans le pays. Ce qui serait pour le procureur du trouble à l’ordre public. Ensuite, on l’accuse d’avoir distribué des billets de banque aux éléments de la garde présidentielle dans le but d’avoir des informations sur l’agenda de voyage du président Touadera.
Des accusations fantaisistes selon le syndicat des journalistes centrafricains qui se dit très préoccupé par son arrestation.
« Nous sommes très inquiets et préoccupés par la dégradation de la liberté de presse en Centrafrique. Notre confrère a été enlevé au lieu de faire une citation directe comme prévoit la loi. Alors le procureur ne nous a pas montré l’article querellé si c’est une analyse, ou autre chose. Donc nous demandons sa libération au nom de la dépénalisation du délit de presse » a indiqué l’union dans un communiqué. C’est dans ce contexte que les journalistes vont célébrer samedi 10 mai en différé, la journée du 3 mai de chaque année consacrée à la liberté de la presse.