Le 16 décembre 2024, un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) s’est tenu à Yaoundé, réunissant les dirigeants des six États membres ainsi qu’une délégation du Fonds monétaire international (FMI).
Co-organisé par le Cameroun et la Centrafrique, cet événement a marqué un tournant pour le président Paul Biya, qui, après une absence prolongée ayant suscité des rumeurs jusqu’à spéculer sur son décès, a réussi à réaffirmer sa présence sur la scène politique régionale. Pourtant, des interrogations subsistent quant à sa capacité à gouverner, compte tenu de son âge avancé et des préoccupations croissantes autour de sa santé.
Le choix de Yaoundé, plutôt que la capitale centrafricaine Bangui, pour accueillir ce sommet a été perçu comme un geste stratégique renforçant le prestige de Biya et apaisant les craintes de ses détracteurs. Ce sommet a offert une plateforme pour aborder les problèmes économiques pressants, alors que la région traverse une crise majeure.
Selon des analyses de la Banque mondiale, bien que les pays de la CEMAC disposent d’importantes ressources pétrolières et minières, leurs économies sont paralysées par une gouvernance souvent inefficace et des politiques inadéquates, empêchant ainsi l’émergence de modèles économiques durables et inclusifs.
La montée de la dette publique dans la CEMAC exacerbe les vulnérabilités économiques, rendant urgent le besoin d’actions concertées pour redresser la situation. Les chefs d’État doivent impérativement mettre en œuvre des réformes visant à stabiliser les finances publiques et prévenir une dévaluation du Franc CFA, dont le souvenir de la crise de 1994 reste un sujet d’inquiétude.
Cette crise, ayant eu des répercussions économiques lourdes sur de nombreux Africains, accentue les craintes d’un impact dévastateur sur des économies déjà fragiles. Il est donc crucial que les dirigeants de la CEMAC collaborent pour élaborer des stratégies capables de revitaliser leurs économies et de renforcer la résilience face aux chocs externes, tout en redéfinissant une gouvernance plus transparente et responsable pour garantir un avenir prospère à la région.