Les inondations à N’Djamena, causées par des pluies torrentielles, ont plongé des milliers de personnes dans la détresse, exacerbant particulièrement les dangers pour les femmes et les jeunes filles.
Les habitants de N’Djamena, la capitale du Tchad, sont en difficulté en raison de l’inondation dévastatrice provoquée par des pluies torrentielles en octobre. Le fleuve Chari et son affluent, le Logone, ont atteint des niveaux alarmants, submergeant des quartiers entiers de la ville.
Environ 4 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile pour se réfugier dans le camp de déplacés de Chari-Baguirmi, dans le quartier de Toukra. Un témoignage poignant de Gloria Nadgitssen illustre cette détresse : « C’est ici que je vis. C’est ici que je dors. C’est tout. L’eau a tout détruit, le riz, l’argent, le gombo. Tout, tout est dans l’eau. »
Les inondations exacerbent également les dangers pour les femmes et les jeunes filles, notamment celles vivant dans les camps. Lucille Denembaye, sage-femme, raconte l’histoire tragique d’une jeune mère de cinq enfants, dont le mari est porteur du VIH : « Sa maison s’est effondrée sur elle. Elle ne peut plus rien faire pour ses enfants, ni même trouver de quoi manger. La situation est vraiment horrible pour elle. » Ce témoignage met en lumière les enjeux de santé publique et de protection qui entourent les femmes vulnérables en période de catastrophe.
Privées de soins de santé, de nourriture, d’abris et d’eau potable, les femmes enceintes voient leurs accouchements devenir potentiellement mortels, tandis que celles souffrant de malnutrition ne peuvent nourrir leurs nouveau-nés.
Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), depuis juillet 2024, ces inondations catastrophiques touchent près de deux millions de personnes au Tchad. L’urgence d’interventions humanitaires s’accompagne d’une nécessité de renforcer les stratégies d’adaptation face aux changements climatiques qui accentuent de tels désastres.