Le président Mahamat Idriss Deby Itno a annoncé le lancement de l’opération « HASKANITE » pour contrer Boko Haram, après une attaque jihadiste ayant coûté la vie à près de quarante soldats tchadiens dans la région du Lac Tchad.

Dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 octobre, l’armée tchadienne a été frappée par une attaque jihadiste dans la région du Lac Tchad, un incident tragique ayant coûté la vie à près de quarante soldats, dont le commandant de régiment. L’assaut s’est produit aux alentours de 21 heures sur Barkaram, une île située à environ 10 kilomètres de la frontière nigériane. La présidence tchadienne a rapidement qualifié cet « affrontement meurtrier » de déplorable et a exprimé ses préoccupations face à la lourde perte de vies humaines au sein des forces de défense et de sécurité.

Alerté par la situation, le président Mahamat Idriss Deby Itno s’est rendu sur les lieux de l’attaque le lundi 28 octobre au matin, rendant hommage aux soldats tombés et apportant son soutien aux blessés. En tant que chef suprême des armées, il a annoncé le lancement d’une opération militaire, baptisée « HASKANITE », dont l’objectif est de traquer les assaillants et de les repousser au-delà des frontières tchadiennes. Dans un communiqué, la présidence a rassuré la population locale sur l’engagement déterminé du gouvernement à protéger la nation contre de telles incursions.

La région du Lac Tchad, connue pour ses marécages et ses îles isolées, demeure un bastion pour Boko Haram et sa faction dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest. Depuis le début de l’insurrection en 2009, ce groupe a causé la mort de plus de 40 000 personnes et provoqué le déplacement de millions de civils dans les pays voisins. En mars 2020, une attaque sur la base de Bohoma avait déjà coûté la vie à près de 100 soldats tchadiens, entraînant le lancement de l’opération « Colère de Bohoma ». Plus récemment, en juin 2024, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rapporté que plus de 220 000 personnes avaient été déplacées dans la province du Lac, témoignant de l’impact dévastateur des violences sur les communautés locales. Cette nouvelle attaque souligne l’urgence d’une réponse stratégique et coordonnée pour contrer ces menaces persistantes dans la région.