L’armée congolaise a récupéré plusieurs villes stratégiques, dont Ngungu, occupées par des groupes armés dans l’est de la RDC, tout en faisant face à des avancées continues des rebelles dans d’autres zones, exacerbant une crise humanitaire déjà critique.
L’armée congolaise a annoncé la récupération de plusieurs villes dans l’est de la RDC tombées aux mains de groupes armés, dont Ngungu, une localité stratégique proche de la capitale provinciale Goma. Selon les Forces Armées de la RDC (FARDC), ces villes avaient été occupées par des rebelles pendant plusieurs mois. Guillaume Ndjike Kaiko, porte-parole de l’armée dans le Nord-Kivu, a souligné que « les rebelles ont vu leur aventure stoppée par les FARDC », énumérant d’autres localités récupérées, telles que Lumbishi, Ruzirantaka, Kamatale, Bitagata et Kabingo.
Malgré ces reculs, les rebelles continuent d’avancer dans d’autres régions, où certains villages de Masisi demeurent sous leur contrôle, notamment le centre de Masisi. La région orientale de la RDC est marquée par des décennies de conflit, avec plus de 100 groupes armés luttant pour le contrôle d’un territoire riche en ressources naturelles, à proximité de la frontière rwandaise. Le groupe rebelle M23, impliqué dans un conflit avec l’armée depuis 2022, a provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes. Kinshasa et les Nations Unies accusent le Rwanda de soutenir le M23 avec des troupes et des armements, une accusation que le pays nie.
La nouvelle de la reprise des villes a suscité des réactions mitigées parmi les villageois qui ont fui ces zones. Bien qu’ils se réjouissent de leur retour, ils demeurent inquiets pour leur sécurité. « La sécurité n’est pas bien établie », a déclaré un résident de Ngungu, ajoutant que des décès continuent de survenir. Les affrontements fréquents rendent de nombreux villages inaccessibles, compliquant l’acheminement de l’aide humanitaire. Selon David Munkley, directeur de l’ONG World Vision pour l’Est de la RDC, « les conditions sont vraiment difficiles », tandis que Romain Briey, coordinateur de Médecins Sans Frontières à Masisi, a mis en avant le grave manque de travailleurs humanitaires dans la région.
