Les habitants de Bangui et de ses environs manquent d’eau, essentielle aux besoins vitaux quotidiens. L’approvisionnement en eau est insuffisant. Le niveau de la rivière Oubangui a drastiquement baissé. De nombreux hommes, femmes, jeunes et enfants sont contraints de se déplacer fréquemment pour trouver de l’eau potable.
Les bornes fontaines et sources d’eau sont constamment encombrées de récipients. Il arrive parfois qu’il faille attendre plusieurs heures, voire des jours, pour remplir un bidon jaune de 20 ou 25 litres avec un peu d’eau potable nécessaire à la survie familiale.
Les puits forés sont les sources d’eau les plus populaires, au détriment des bornes fontaines qui alimentent en eau les utilisateurs de la société de distribution d’eau en Centrafrique (Sodeca), moins fréquentées en raison de l’incapacité de la Sodeca à répondre aux besoins de ses clients. Le phénomène des bidons jaunes cherchant de l’eau a débuté autour de la mi-février 2025 et a pris de l’ampleur en mars de cette même année.
Témoignages
Dans le quartier Galabadja 3, situé dans le huitième arrondissement de Bangui, Blandine, une femme venue s’approvisionner en eau, a attesté qu’elle était présente depuis 3h du matin jusqu’à treize heures. Elle n’a pas réussi à avoir un peu d’eau dans ses bidons pour faire le ménage. « Cela fait trois heures que je suis ici, dans cette file d’attente interminable, sans même une goutte d’eau dans mes récipients. Je ne sais pas quoi faire pour l’instant ». Mathurin, un jeune du même, a déclaré que depuis trois jours, il est incapable de se rendre en cours, car personne n’est disponible pour aller chercher de l’eau et s’occuper des tâches ménagères : « Cela fait trois jours que je veille pour obtenir de l’eau, mais ce n’est pas facile. Je ne vais pas aux cours, car il n’y a pas d’eau chez moi, et je suis contraint de venir la chercher ».
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Ces événements ont lieu alors que des manifestations de soutien sont organisées quotidiennement à Bangui et dans les régions pour encourager le Président TOUADERA à se présenter à la prochaine élection présidentielle. Sans action de la part du gouvernement, l’impact se fait ressentir. Actuellement, le gouvernement ne prend aucune mesure temporaire pour réduire les nombreux déplacements des familles en quête d’eau. Cette absence d’intervention a déjà un impact sur le coût de l’eau potable en sachets, qui a augmenté de 25 FCFA à 50 FCFA dans certains quartiers à cause de la pénurie d’eau dans les robinets.
L’eau et le courant, vrais points noirs dans le second mandat de Touadéra
Beaucoup de Centrafricains se demandent si la crise de l’eau et du courant électrique qui font énormément jaser dans la capitale si elle n’impactera pas négativement la fin du second mandat du président Faustin-Archange Touadéra dont tout semble indiquer qu’il voudrait se succéder à lui même pour un troisième mandat.