La Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun, essentielle à la stratégie gouvernementale de relance des recettes pétrolières, fait face à des défis notables avec des prévisions de revenus en baisse et des appels d’experts à diversifier l’économie au-delà des hydrocarbures pour assurer une stabilité financière à long terme.
Avec une perspective de croissance attendue pour les recettes issues de la vente de pétrole brut, cette reprise repose sur une augmentation de la redevance pétrolière et gazière, soutenue par une hausse de la production de gaz et une stabilisation de la valeur du dollar face au franc CFA. Selon le rapport annuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), les pays producteurs d’hydrocarbures, dont le Cameroun, doivent s’adapter aux fluctuations du marché mondial pour maximiser leurs bénéfices.
Cependant, cette embellie potentielle se heurte à plusieurs défis. Pour l’année 2024, la SNH est censée contribuer largement au Trésor public avec des prévisions qui laissaient entrevoir des revenus importants. Pourtant, des résultats décevants ont été observés au premier trimestre 2024, où les recettes pétrolières n’ont pas atteint les objectifs fixés. Cette situation résulte d’une redevance inférieure aux prévisions, mettant en lumière les vulnérabilités structurelles de la SNH. Des analyses économiques suggèrent également que le Cameroun, en tant que pays en développement riche en ressources, fait face à des obstacles tels que la gestion inefficace des ressources et la corruption, qui entravent la mobilisation effective des financements.
Les perspectives pour les années à venir semblent également préoccupantes. Des études menées par le Fonds monétaire international (FMI) indiquent que les recettes pétrolières au Cameroun pourraient diminuer, en raison d’une production attendue en baisse et d’une contraction des prix du gaz. Cette tendance s’inscrit dans un climat mondial économique incertain, où les fluctuations des prix des matières premières affectent la stabilité des économies dépendantes des hydrocarbures. Dans ce contexte, les experts appellent le gouvernement à diversifier ses sources de revenus pour diminuer la dépendance excessive aux hydrocarbures et à explorer des secteurs émergents tels que les énergies renouvelables et l’agriculture. Des initiatives dans ces domaines pourraient non seulement favoriser une économie plus résiliente, mais aussi contribuer à des objectifs de développement durable alignés sur les engagements internationaux du Cameroun.
