Plus d’une cinquantaine de miliciens affiliés au groupe armé local Azandé Ani Kpi Gbé ont volontairement remis leurs armes, mardi 13 mai, dans la ville d’Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou, située dans l’extrême sud-est du pays. Une étape significative vient d’être franchie dans le processus de pacification de la République centrafricaine.
Cette opération de désarmement s’est déroulée en présence des autorités locales et des forces de défense et de sécurité, dans un climat marqué par la volonté de tourner la page de plusieurs années d’instabilité et de violences.
Selon plusieurs sources locales concordantes, cette reddition collective est le fruit de nombreuses démarches de sensibilisation et de dialogue engagées par les autorités administratives et sécuritaires de la région.
Le préfet du Haut-Mbomou, Léonard Mbélé, a salué cette initiative sur les ondes d’une radio locale, qualifiant cet acte de « courageux et patriotique ». Il a rappelé que ces ex-combattants étaient pour la plupart d’anciens soldats de l’armée nationale, enrôlés un temps dans des groupes armés face à la fragilité de l’État dans cette zone enclavée.
« Ce sont des ex-combattants qui avaient été incorporés dans l’armée nationale. Avec leur volonté manifeste de déposer les armes, nous allons œuvrer à leur réincorporation dans les rangs de manières structurée et organisée », a-t-il déclaré, soulignant l’importance du processus de réinsertion sociale et professionnelle de ces hommes.
La préfecture du Haut-Mbomou, frontalière de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud, est depuis plusieurs années le théâtre de conflits armés impliquant divers groupes rebelles. Ces derniers, dont le groupe Azandé Ani Kpi Gbé, se disputent le contrôle de territoires et de ressources locales, provoquant l’insécurité et le déplacement massif de populations.
Face à cette situation, le gouvernement centrafricain a multiplié les appels au désarmement et au dialogue, tout en renforçant la présence des forces régulières dans les zones les plus sensibles. La remise volontaire d’armes à Obo s’inscrit dans le cadre d’un processus national de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR), appuyé par les partenaires internationaux.
Les autorités locales, l’appui de la communauté internationale, envisagent de mettre en œuvre un programme de réinsertion pour ces anciens miliciens. Celui-ci devrait inclure une formation civique, des activités génératrices de revenus, et pour certains, une réintégration dans les forces de défense, selon des critères précis.
Pour les populations d’Obo, cette initiative représente une lueur d’espoir dans un quotidien souvent marqué par la peur et l’instabilité. « C’est un signal fort. Cela veut dire qu’il est possible de reconstruire la paix à partir du dialogue et de la volonté collective », a confié un habitant joint par téléphone.
Alors que la situation reste encore fragile dans de nombreuses régions du pays, cette avancée dans le Haut-Mbomou pourrait servir de modèle pour d’autres préfectures confrontées à la même problématique.