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CENTRAFRIQUE – ÉCONOMIE : L’ancien ministre Jean Serge Wafio sort de son silence sur les mines et Neptune Oil

Date de publication : novembre 11, 2024
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Leader politique de l’opposition, Jean-Serge Wafio, ancien député et ministre des Mines, géologie et de l’énergie en exil en France, sort de son silence. Dans une interview accordée à Gavroche Centrafrique, il brosse une situation alarmante du pays et dénonce, lui aussi, les pratiques a caractère mafieux du régime de Bangui.

 

Alors que le Fonds Monétaire International conditionne sa facilité élargie de crédit à la transparence dans le secteur des hydrocarbures en RCA, l’ancien ministre des mines fait une analyse critique de la gouvernance du secteur qu’il connaît bien.

 

« Aujourd’hui on a fait tout un tas de problème à Total, Total est parti. Vous avez sorti Neptune S.a que moi je considère comme semblable au scandale Zongo Oil du régime du défunt Ange Felix Patassé et c’est une véritable mafia » a lâché Jean-Serge Wafio.

 

Le secteur des hydrocarbures se porte mal en Centrafrique à cause de la décision du ministre de l’Energie d’accorder l’exclusivité de l’importation des produits petrolers à la société Neptune S.a en violation des textes en vigueur suscitant ainsi la vive réaction de la société civile et des partenaires financiers du pays tel que le FMI. Cette critique de Jean Serge Wafio survient dans un contexte de tension et de procès entre Tamoil et le gouvernement centrafricain devant les cours et tribunaux du pays.

 

Outre ce dossier, c’est aussi la chute des cours du diamant qui pénalise tous les pays producteurs dont la République centrafricaine. Si le secteur attire de plus en plus les partenaires russes et rwandais du gouvernement, l’homme politique a une autre vision de la situation.

 

« Est-ce que les autorités centrafricaines étaient capables d’exporter les ressources naturelles, le secteur minier est contrôlé essentiellement par les mercenaires russes, rwandais et les mafieux de tout bord. Selon les données statistiques que j’ai de 2018 à 2022, uniquement dans le domaine de l’or, les mercenaires russes ont exporté de l’or pour une valeur de 1250 milliards. La taxe est de 5% mais le président Touadera a réduit à 2,5%. Alors si vous prenez 2,5% de 1250 milliards cela fait combien ? Je vous laisse le soin de calculer » a déploré l’ancien ministre Jean Serge Wafio.

 

L’emprise russe sur les ressources naturelles et l’impuissance des autorités.

 

« Il vient de passer en cette année 2024, un acte et il a fallu une pelle mécanique pour la sortir, Le ministre Rufin Benam Beltoungou devrait se rendre à Ndassima non seulement pour vérifier cette situation mais aussi pour les compatriotes qui ont été maltraités et abattus par les Russes. Les Russes lui ont refusé qu’il mette pied à Ndassima. Un ministre de la République que les Russes interdisent qu’il mette pied sur un site qu’ils exploitent. Cela vous dit quoi ? Est-ce que les autorités contrôlent les réalités du pays ? Sont-elles capables de faire quoi que ce soit aujourd’hui ? Moi je dis non » déclare Jean-Serge Wafio.

 

Si le président Français Emmanuel Macron avait qualifié en son temps le président Touadera comme otage des russes, l’ancien ministre estime pour sa part que Faustin Archange Touadera est prisonnier des mercenaires russes qu’il a importés.

 

Son accusation survient dans un contexte de rencontre des ministres des Affaires étrangères du continent avec le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov. Plusieurs rapports des organisations des droits de l’Homme déplorent l’implication des Russes dans le secteur minier qui échappe au contrôle de l’Etat. Le gouvernement n’a pas encore réagi à cette accusation.

 

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