Les députés ont dans une note signée du vice-président de l’Assemblée nationale, Evariste Ngamana exigé le limogeage du ministre de la jeunesse et des sports Héritier Doneng.
Les députés justifient leur demande par l’intérêt de l’Etat, la paix institutionnelle et le respect de l’ordre républicain. Cette décision survient dans un contexte de bras de fer entre le ministre et un député de la majorité présidentielle Clément Ndombet.
Ce bras de fer d’une rare virulence verbale n’a pas plu aux élus qui ont d’abord auditionné le ministre, mais fort de sa proximité avec le président, l’homme a persisté. La collaboration à bord du précipice, « l’Assemblée nationale » a pris sa responsabilité nous rapporte un député du MCU.
Une note qui suscite un débat politico-juridique. Le ministre Héritier Doneng est le chef de file de la milice pro-pouvoir de Bangui les « Requins ».
« Les députés sont des législateurs à mon avis et ils ne sont pas naïfs jusqu’à ce point d’adresser leur note au chef de l’Etat ; lequel est le président et chef de l’exécutif. C’est lui qui nomme sur proposition du Premier ministre. S’ils sont une fois courageux, ils n’ont qu’à poser une Motion de censure que de faire cette blague de mauvais goût » a soutenu Élysée.
« Les querelles enregistrées entre l’ensemble du législatif contre un membre du gouvernement montre bien le maillage difficile entre les caciques du régime et le président Touadera qui peine à rappeler à l’ordre des collaborateurs. Un ministre a droit de réserve et de retenue vis à vis des élus de la nation. Ce qui n’est pas le cas. Est ce à dire que les députés sont désormais outillés d’aller jusqu’au bout et inquiéter le gouvernement à travers un contrôle rigoureux ? Il est difficile de le dire, mais il faut boire le verre à moitié plein et espérer que le président Touadera qui d’habitude laisse la situation se résoudre par l’usure du temps décider enfin. Mais c’est un feuilleton qui risque de durer et de gêner les uns et les autres » soupire Aline, étudiante à l’université de Bangui.
Alors que les élections s’approchent les clivages et la guerre du clan au sein du parti au pouvoir alimentent la fragilité du pouvoir déjà miné par l’exclusion. À 6 mois des élections groupées, la tentative de mise à l’écart du ministre de la jeunesse et des sports est à la fois une approche éthique en politique, mais un handicap stratégique qui mettra Touadera dans tous ses états.