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CENTRAFRIQUE – PRESSE : A quand la vérité sur les journalistes tués en RCA ?

Date de publication : novembre 3, 2024
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Le monde célèbre ce 2 novembre la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes (IDEI). En Centrafrique le dossier de plusieurs journalistes tués demeure pour manque de volonté politique.

 

La Journée internationale pour la fin de l’impunité des crimes contre les journalistes (IDEI) est une journée internationale reconnue par l’ONU, célébrée chaque année le 2 novembre. Alors que les journalistes sont nombreux à payer le prix du sang en Ukraine et au Proche orient, notamment dans la bande de Gaza, cette journée est un symbole fort qui appelle les autorités et la justice à clarifier les drames perpétrés contre les professionnels des médias.

 

Cette journée attire l’attention sur le niveau d’impunité des crimes commis contre les journalistes, qui reste extrêmement élevé à l’échelle mondiale. Entre 2006 et 2024, plus de 1 700 journalistes ont été tués dans le monde, et près de 9 cas sur 10 de ces meurtres restent non résolus par la justice, a indiqué l’observatoire des journalistes assassinés de l’UNESCO dont Gavroche a consulté la liste.

 

Depuis 2003 et 2015, environ une dizaine de journalistes ont été tués en République centrafricaine dans l’exercice de leur fonction et d’autres ont perdu la vie après avoir été violemment agressés. Seulement ces cas sont restés impunis

 

« Nous avons le regret de penser à Raymond Daké, de la radio Ndoyé, du diocèse de Bossangoa, à 305 km au nord de Bangui, tué le 9 décembre 2003, Elisabeth Blanche Olofio, journaliste à la radio communautaire Bè Oko de Bambari, décédée le 22 juin 2014 des suites d’attaque, Jean Luc Désiré Sayenga du journal le Démocrate, René Padou de radio Esca la Voix de la Grâce et, Joseph Wiliban, technicien à la télévision centrafricaine, tué sur la colline des panthères où sont installés les équipements de la télévision nationale, pour ne citer que ces quelques exemples » a rapporté à Gavroche Ignace Manengou, journaliste.

 

La léthargie de la justice source d’impunité

 

« Il n’y a eu ni enquête ni action en justice concernant la disparition de tous ces professionnels des médias en Centrafrique. Devant ce silence, les associations de professionnels des médias l’Union des Journalistes Centrafricain et ses organisations connexes ont demandé constamment la justice et la compensation pour les actes commis contre les journalistes en ce qui concerne la journaliste communautaire Elisabeth Blanche Olofio, en 2021, Free Press Unlimited avait publié un rapport intitulé : Raconter l’histoire : En souvenirs d’Elisabeth Blanche Olofio, avec des recommandations à travers le site. Nous avons noté trois recommandations.

 

Mais il n’y a pas que les journalistes nationaux. La journaliste française photographe Camille Lepage est tuée en Centrafrique, deux journalistes d’investigation russes ont été tués à Sibut en 2018. Depuis lors, la justice n’a pas le courage nécessaire d’ouvrir une information judiciaire pour faire la lumière sur les circonstances de ces disparitions de journalistes en Centrafrique.

 

Besoin croissant de la justice

 

Les journalistes recommandent à la justice notamment au procureur de la Cour pénale d’ouvrir une information judiciaire sur les crimes contre les journalistes commis par toutes les parties belligérantes en République centrafricaine depuis 2012, au gouvernement de la République centrafricaine de s’engager à respecter strictement les résolutions 1738 (2006) et 2222 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies, et mettre en œuvre le plan d’action des Nations unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité (2012).

 

L’absence de volonté politique

 

Bangui est gêné de porter d’une part cette affaire pour ne pas frustrer le géant russe Vladimir Poutine. S’engager sur cette voie renvoie de juger les crimes ayant coûté la vie aux nationaux est une dangereuse jurisprudence qui découlerait sur les deux journalistes d’investigation russes tués à Sibut. Le document classé secret défense empêche l’instruction de ces dossiers de faire le pas supplémentaire. Raison pour laquelle le gouvernement a opposé une fin de non-recevoir à la demande des médias de marcher en 2021 pour exiger la justice pour les journalistes tués dans le pays.

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