La douane a saisi un important lot d’alcool frelaté en provenance du Cameroun. Ces produits saisis ont été incinérés aujourd’hui au port sec de PK 26 en présence des officiers des douanes et de la police.
Ces produits impropres à la consommation sont interdits du territoire centrafricain depuis 2011 par un arrêté du ministère de la sécurité publique. « Cet important lot en provenance du Cameroun échappe au contrôle de poste douanier de Beloko. Mais nos services sont vigilants c’est ainsi qu’ils ont été saisi ici» a indiqué Madame Sophie Mboro inspectrice des douanes.
Ces colis d’une valeur de 47 millions de CFA, sont la deuxième opération du genre de la Douane en seulement deux semaines.
« Nous avons dans un premier temps, saisi ces produits frelatés mais nos sanctions vont monter en puissance car nous allons mettre la main sur les véhicules qui transportent ces produits qui nuisent à la santé de la population » a indiqué Sophie Mboro.
Un dysfonctionnement dans la chaîne de sanctions
« Nous aurions aimé que cela ne soit pas la Douane seule au front dans la mise en œuvre de la lutte. La police doit jouer sa partition car comment expliquer que dans Bangui, on continue de vendre ces produits au vu et au su des responsables de la police ? C’est cette faille que les trafiquants exploitent à fond et il faut remédier à cela » a indiqué Robert, un agent des douanes de PK 26.
Un coup dur au réseau des trafiquants
« Nous n’avons pas le choix que de laisser prospérer cette affaire. Ils ne peuvent pas nous l’interdire car c’est même légal. Nous payons les frais depuis Beloko aux paramilitaires russes de Wagner qui sont sur les barrières. Mais si c’est illégal pourquoi prélever les taxes dessus ? Alors si les agents des services douaniers sont respectueux de la loi qu’ils aient le courage de faire davantage en sanctionner les Russes qui vendent au su de tout le monde le Wa na Wa qui est aussi de l’alcool frelaté, ainsi, on dira que nul n’est au dessus de la loi dans ce pays » a indiqué à Gavroche RCA Joël un opérateur économique exerçant dans l’alcool frelaté.
Depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté ministériel les juges ne se sont pas auto saisis pour sanctionner les contrevenants.
« Nous constatons des faiblesses dans la chaîne pénale. Il faut que la justice sevisse au moins. Mais la justice est loin et entre temps ce commerce est un problème de société qui détruit à petit feu la population » a déclaré Gervais acteur de la société civile.
L’office de lutte contre la drogue OCLAD se dit préoccupé de la situation et veut mettre en place une stratégie pour contrer le réseau des commerçants qui importent de l’alcool frelaté.