Un chinois kidnappé et un élément des forces armées centrafricaines tué jeudi 31 octobre dans une attaque armée attribuée aux hommes des 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) un groupe armé encore actif dans la région nord-ouest.
« Le véhicule sécurisé des exploitants chinois a été pris à partie par des tirs nourris des rebelles qui étaient en embuscade. Les rebelles ont d’abord neutralisé le sous-officier des forces armées centrafricaines qui était derrière le 4×4 avant de procéder au rapt du chinois » a indiqué à Gavroche-RCA une source locale.
Le mode opératoire des rebelles
« Les rebelles disloqués et pourchassés par les forces armées centrafricaines et leurs alliés russes se sont inscrits dans une guerre asymétrique. Ils sont habitués à ce genre d’attaque car les rebelles ont toujours kidnappé les Chinois pour espérer obtenir une rançon. C’est leur unique source de financement » a indiqué à Gavroche une source proche des exploitants miniers chinois.
Les autorités locales à pied d’œuvre pour retrouver le chinois
« Nous condamnons ces attaques qui ternissent l’image de notre localité. Nous faisons face à la précarité et l’exploitation de l’or par les partenaires chinois permet à la commune d’avoir des ristournes et de pouvoir financer le développement. Mais ces attaques découragent les partenaires. Nous appelons les autorités à nous créer les conditions de sécurité. Pour l’instant notre priorité est de savoir où ils ont amené le chinois » a indiqué à Gavroche-RCA Honoré, un employé de la commune de Koundé la localité où s’est produit le rapt.
Le silence de l’ambassade de Chine face au rapt
L’ambassade de Chine en RCA ne s’est pas prononcée sur l’enlèvement de leur ressortissant, visiblement embarrassée. Si cela s’apparente à une diplomatie de l’ombre, elle traduit aussi la difficulté qu’éprouve la Chine officielle dans la gestion des cas similaires. Les Chinois nantis des moyens et équipements de pointe sont les premiers acteurs d’exploitation semi-mécanisée d’or en République Centrafricaine. Venant souvent en RCA sous couvert des coopératives nationales, ces Chinois considérés comme des proies faciles et une source de financement de la rébellion, viennent par le Cameroun voisin sans se déclarer à leur représentation à Bangui.
Face à ce défi sans doute croissant, l’ambassade de la Chine à Bangui a rencontré la presse et les autorités pour leur faire part des difficultés rencontrées dans la gestion des dossiers de Chinois exerçant dans les mines en Centrafrique et mis en place le mécanisme de déclaration des Chinois qui arrivent dans le pays.
Malgré l’adoption du nouveau code minier centrafricain réglementant le secteur, les Chinois continuent d’être la cible d’attaques et de rapt. Cette attaque-ci survient alors que le pays attend toujours et encore les investigations sur le massacre mi mars 2023 de neuf Chinois à Chimbolo vers Bambari dans le centre du pays.