Home Accueil GABON – POLITIQUE : Un chef de la junte qui décline la présidence, c’est possible ?

GABON – POLITIQUE : Un chef de la junte qui décline la présidence, c’est possible ?

Date de publication : décembre 28, 2024
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Le Général Oligui Nguéma, Chef d’Etat de la Transition au Gabon vient de jeter un pavé dans la marre. Il a annoncé officiellement qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 2025 afin de garantir la transition démocratique. En déjouant tous les pronostics il crée un événement et marque une nette démarcation sur l’échiquier politique africain.Un air nouveau souffle sur le Gabon.

 

Le renversement du président Bongo Ondimba par la junte militaire conduite par le jeune général Oligui Nguéma sonne le glas du système politique sempiternel instauré au Gabon. Bongo et ses affidés sont embastillés. L’événement aussi insolite qu’inattendu a été fortement acclamé par la population gabonaise pour plusieurs raisons évoquées au premier rang desquelles l’inaptitude avérée du président à assumer cette charge attribuable à une incapacité physique et intellectuelle ostentatoire ; la mauvaise gouvernance de l’Etat; l’institution d’une monarchie qui dure depuis plus de cinquante ans parée d’une clientèle politique sans état d’âme, la désaffection totale de l’’Etat et l’émergence d’une oligarchie civile et militaire prédatrice comptant sa fortune en milliards de francs tandis que le peuple sombre dans une horrible détresse, etc.

 

Quatre conséquences ont découlé de cet acte de bravoure particulièrement le démantèlement de ce système politique clientéliste corrompu et suranné, l’assainissement rigoureux des finances publiques ; l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale permettant une alternance démocratique et l’institution de l’armée comme garante du respect de l’ordre constitutionnel.

 

Bilan fructueux de la transition

 

De l’avis général, un bilan fructueux de la Transition s’est dégagé de cette opération de dératisation politique et de redressement et permis à l’Etat de renaître de ses cendres encore fumantes et aux gabonais médusés de respirer un air nouveau. Quand on fait son lit, on se couche En Afrique centrale où le pouvoir est de type totalitaire et personnel, aucune alternance n’est possible depuis un demi-siècle. C’est ailleurs dans cette partie du continent que trône quelque part le plus vieux Chef d’Etat au monde.

 

“On n’organise pas une élection pour la perdre”

 

Le président Omar Bongo clamait haut et fort que « l’on n’organise pas une élection pour la perdre. »

 

Au point que dans l’imaginaire populaire, l’adage « quand on fait son lit, on se couche » est devenu une règle en politique africaine. Quoi d’étonnant que la déclaration officielle de renoncement à la candidature résonne au Gabon comme un coup de tonnerre dans un ciel sans nuage. Cette attitude révolutionnaire crée des frissons aux afro profiteurs des régimes autocratiques africains pilotés depuis les capitales occidentales. Somme toute, aucun doute n’était permis sur la probable victoire électorale du général-président en faisant le rapprochement avec le bilan élogieux de son action à la tête de la transition apaisée au Gabon. Bien plus, le peuple est habitué aux élections plébiscites qui s’organisent ici ou là sauf cas rares comme récemment au Sénégal et au Ghana.

 

Le général Oligui Nguema inauguré un New deal

 

Imprégné du sens de l’honneur, le général Oligui qui décide de se limiter à la gestion de la transition inaugure un new deal en Afrique. Au demeurant, rien ne l’empêche plus tard, en tant que citoyen remplissant les conditions requises, de s’inscrire dans la compétition électorale pour briguer la présidence de la république du Gabon. Le monde découvre en plein jour cet officier qui se révèle par des qualités insoupçonnées notamment la loyauté vis-à-vis de sa nation, l’esprit de sacrifice et le respect de la parole donnée. Chose de plus en plus rare de nos jours chez tous ceux des militaires qui prennent le pouvoir par la force des armes un peu partout en Afrique. Un constat amer se dégage de ces régimes militaires de transition à savoir soit l’aveuglement de ces derniers par les délices du pouvoir conduisant à la fixation des durées prolongées de transition et le refus d’organiser l’élection présidentielle, soit la volonté malicieuse d’organiser des élections truquées en vue de la confiscation ad vitam du pouvoir. Toutes ces manœuvres ont un dénominateur commun notamment la satisfaction des intérêts personnels des épaules galonnées, qui est l’expression la plus parlante de la traitrise à la cause du peuple souverain. Sans usurpation du galon de général d’armée comme se sont rendus coupables le colonel Goïta du Mali et le colonel Doumbouya de Guinée, le général de brigade Oligui cèdera le pouvoir comme il est venu, fier d’avoir accompli dans l’honneur la mission qu’il s’était donnée. Nul aveuglément face aux délices du pouvoir politique alors que son frère d’arme Tiani maintient la gueule de bois et demeure au pouvoir sans perspective d’organisation d’élections au Niger.

 

Le triomphe du général Oligui ou le rejet de l’aveuglement du pouvoir

 

Loin de se prendre pour un démiurge comme le bouffon capitaine Ibrahim Traoré, le promoteur d’un système de gestion patrimoniale, autocratique et criminelle sur le modèle nazi, le général Oligui marque son mandat par le sceau d’humilité et de sagesse. A l’opposé, le général Goïta et son premier-ministre Abdoulaye Maïga ont, depuis, cyniquement réuni les conditions pour l’organisation de fraudes électorales massives dans le but inavoué de confiscation du pouvoir. Nul doute que le capitaine Traore, au nom de la solidarité au sein de l’AES emboitera le pas aux autres sinistres braconniers du pouvoir du peuple au Niger, au Mali et en Guinée. Et pourtant l’histoire politique récente de l’Afrique nous édifie sur les conséquences dramatiques de la gestion des pouvoirs par les militaires. Le caporal Samuel K. Doe au Liberia des années 1980, le général Joseph Ankrah au Ghana en 1966, le colonel Idriss Deby au Tchad en 2021, le général Robert Guéi en Côte d’Ivoire dans les années 2000, le capitaine Dadis Camara en Guinée en 2009, le Général François Bozizé au Centrafrique en 2013 ont payé un lourd tribut de leur obstination de confiscation de pouvoir. La leçon ne semble pas avoir été comprise de tous quoiqu’elle soit loin d’être une aporie. Seulement, le modèle Oligui Nguéma ne saurait passer inaperçu aux yeux des patriotes et nationalistes en Afrique subsaharienne en général et davantage au Niger, Mali et Burkina Faso dont les dirigeants militaires, par de malicieuses manœuvres, tentent de confisquer le pouvoir du peuple. Les sens de probité morale, de dignité et du devoir patriotique démontrés par le général Oligui Nguéma ne sonnent pas faux non plus dans les saintes oreilles des peuples d’Afrique Centrale, déjà abusés par les trahisons de ceux qui les gouvernent , pillent les ressources nationales, pourchassent et embastillent les opposants et conduisent leur pays à la faillite comme l’atteste le contenu de la réunion tenue à Yaoundé le 16 décembre 2024 avec la participation des institutions de Bretton Woods.

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