Une attaque armée ciblant la résidence présidentielle de N’Djamena suscite des interrogations sur la version officielle des faits, dans un contexte marqué par le retrait imminent des troupes françaises et des tensions géopolitiques exacerbées.
Dans la nuit du 8 janvier, la capitale tchadienne, a été le théâtre d’une attaque armée contre la résidence présidentielle. Selon des sources locales interrogées par l’Agence Fides, l’incident a suscité une vague d’incertitude dans la ville.
Abderaman Koulamallah, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, a publié une vidéo sur les réseaux sociaux, affichant une arme à la ceinture et entouré de soldats, affirmant que l’assaut avait été repoussé et que la situation était calme.
Initialement attribuée à des éléments de Boko Haram, l’attaque a finalement été requalifiée par le gouvernement comme un acte criminel perpétré par un groupe de bandits armés, pour la plupart équipés d’armes blanches. Le bilan fait état de 18 morts parmi les assaillants et de six blessés.
Cependant, des témoins sur le terrain remettent en question la version officielle des événements. « La soirée a été calme de notre côté ; nous n’avons observé aucun mouvement militaire ni points de contrôle », a rapporté un habitant. Ce sentiment a été partagé par d’autres résidents, qui ont également noté une atmosphère paisible le lendemain, malgré la gravité de l’incident. Notons que cette attaque a eu lieu pendant une visite du ministre chinois des Affaires étrangères, ce qui accentue la complexité des relations diplomatiques dans un contexte déjà fragile.
Ce climat d’incertitude se superpose à des enjeux géopolitiques significatifs, notamment le retrait imminent des troupes françaises du Tchad, une décision annoncée fin novembre par le président Mahamat Déby Itno. Ce retrait, initialement prévu sur six mois, a été précipité par des pressions du gouvernement tchadien.
L’armée tchadienne devra à présent faire face seule à la menace d’insurrections internes, comme celles provoquées par Boko Haram, tout en gérant une crise alimentaire imminente due à une sécheresse persistante. Ce contexte rend les défis de sécurité encore plus pressants pour un pays qui, historiquement, a bénéficié du soutien militaire français pour faire face aux tensions internes.