L’absence prolongée du président camerounais Paul Biya, qui n’a pas assisté à plusieurs événements majeurs et fait face à des rumeurs alarmantes sur son état de santé, suscite des inquiétudes croissantes au sein de la population et remet en question son image de garant de la stabilité.
Son absence à des événements majeurs tels que la 79ème Assemblée générale des Nations Unies et le sommet de la Francophonie alimente les spéculations sur son état de santé. Des rumeurs alarmantes, y compris des allégations concernant son décès, ont circulé, notamment à la suite d’un article publié le 8 octobre par un média en ligne basé à l’étranger.
Ces informations ont provoqué une réaction vigoureuse de la part des dirigeants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti de Biya. Jacques Fame Ndongo a qualifié ces rumeurs de “fantasmes” et a exhorté les Camerounais à faire preuve de discernement, tandis que Grégoire Owona a insisté sur la nécessité de sanctions contre ceux qui propagent de telles fausses nouvelles.
La santé du président Biya a toujours suscité des préoccupations, et son absence prolongée rappelle des périodes antérieures où des inquiétudes similaires avaient émergé. Ces dernières années, des rumeurs concernant des problèmes de santé ont circulé, renforcées par son âge avancé—Biya a maintenant 90 ans. Selon une étude du think tank International Crisis Group, cette incertitude n’est pas sans conséquences et pourrait affecter la stabilité politique du pays, car ces spéculations contribuent à un climat de méfiance vis-à-vis du gouvernement, déjà fragilisé par des tensions internes et des défis socio-économiques persistants.
Malgré ces incertitudes, les membres de son cabinet s’efforcent de préserver l’image d’un président fort et présent. Dans un communiqué récent, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a assuré que le chef de l’État se porte bien et qu’il regagnera le Cameroun sous peu. En tant que l’un des dirigeants les plus longuement en fonction en Afrique, Biya a construit sa légitimité en se positionnant comme le garant de la stabilité dans un pays souvent en proie à des conflits. Toutefois, les répercussions de son absence pourraient fragiliser cette image, car de nombreux Camerounais réclament toujours davantage de transparence et de dialogue de la part de leurs dirigeants, comme l’indiquent les résultats d’enquêtes d’opinion menées par des groupes indépendants.
