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CENTRAFRIQUE – JUSTICE : La Cour d’appel de Bambari tient sa première audience depuis 2012

Date de publication : novembre 7, 2024
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La Cour d’appel de Bambari a enfin tenu son audience en matière criminelle. Une grande première depuis fin 2012 année marquant l’avancée de la coalition des rebelles de la Séléka qui ont renversé François Bozizé le 24 mars 2013.

 

Depuis lors, des crimes commis sur un important pan du territoire sous la juridiction de la cour d’appel de Bambari n’ont pas été jugés. Cette audience montre l’ampleur des dossiers et l’espoir des justiciables à comparaitre enfin.

 

« C’est une session qui doit tenir toutes ses promesses car cela fait beaucoup d’années que l’administration de la justice en matière criminelle n’est pas faite. C’est pourquoi il est temps que la Cour d’Appel fasse de son mieux pour rendre justice. Les attentes sont certes nombreuses mais il faut faire en sorte que la cour d’appel de Bambari soit au même niveau que celle de Bouar ou de Bangui » a indiqué à Gavroche-RCA Franclin collaborateur externe de la ligue centrafricaine des droits de l’Homme de Bambari.

 

La cour d’appel attendue au tournant

 

Bambari dans la Ouaka au centre du pays a connu les moments sombres de son histoire. Crimes communautaires entre les Antibalaka et les Séléka. Les civils ont payé le prix de la crise et attendent de leurs bourreaux des explications.

 

« Les hommes armés ont tué mon mari, ils ont détruit ma vie. Aujourd’hui je suis déboussolée et déconnectée. Ce ne sera pas la justice rendue par un juge qui va me consoler, mais je veux quand même savoir dans ce procès pourquoi ils ont tué mon mari et mes enfants » a indiqué Awa, une habitante de Tagbara.

 

Mais Awa n’est pas la seule à exiger de la justice le travail de manifestation de la vérité. C’est la patate chaude et là où les juges sont le plus attendus c’est sur le dossier des crimes internationaux.

 

A Bambari et dans la Ouaka, les mercenaires russes de Wagner ont armé certains civils qui ont tué, des crimes documentés par Human Right Watch et Amnesty international. Dans un contexte de stabilité fragile, seront-ils à même d’instruire le dossier ? C’est tout le sujet qui suscite beaucoup de frissons et pour lequel les juges ne veulent pas se prononcer pour l’instant.

 

Outre ce dossier brûlant, c’est le cas des neuf Chinois tués en mars 2023 à Chimbolo dans un contexte assez confus. Mais aussi et surtout, les seigneurs de guerre de l’UPC d’Ali Darassa en cavale et aujourd’hui toujours recherché.

 

« Nous assistons à une situation inédite et cela peut se comprendre. Avec l’attente de la population, il faut faire en sorte que le procès en matière criminelle ne soit pas un marathon mais une justice sérieuse qui puisse satisfaire et consoler. Alors il ne faut pas penser maintenant que les juges vont evidemment prendre le risque d’évoquer les dossiers qui touchent aux mercenaires russes. Ils sont aux ordres et puisque même le gouvernement nie les faits imputés aux Russes. Ce n’est pas un procureur général qui prendra le risque.» a indiqué à Gavroche RCA en off une source judiciaire proche du dossier.

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