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CENTRAFRIQUE – ÉCOLOGIE : De plus en plus de jeunes motivés par l’économie verte

Date de publication : novembre 7, 2024
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Le gouvernement mise beaucoup sur la biodiversité et la protection de l’environnement. Ceci pour doper son économie caractérisée par le rebond du secteur des biens et des services.

 

Si l’agriculture, notamment la culture de rente –café, coton, tabac etc) a connu ces derniers temps une débâcle à cause de la volonté politique des autorités, les autorités peuvent espérer sur le nouveau marché de vente de crédit carbone pour rebondir.

 

Avec une prévision de croissance de 1% selon le Fonds Monétaire International en 2025, la République Centrafricaine veut moderniser son économie. Le pays table plus sur l’économie verte en vendant son crédit carbone. Un triptyque qui vise à préserver la biodiversité, protéger l’environnement et générer des revenus grâce au nouveau marché carbone.

 

Représentant 10% du bassin du Congo, la République Centrafricaine a confié la vente de son crédit carbone à Chinko Park une organisation sud-africaine basée dans le Mbomou.

 

« Nous devons travailler pour aller vers le scénario optimiste. Mais pour le faire, il faut changer de mentalité. Cela commence par la préservation de l’environnement, des forêts et nous qui sommes la porte d’entrée du Bassin du Congo avec les 10% que nous possédons, nous devons valoriser ce potentiel mais faire en sorte que ce potentiel soit gardé de façon durable de telle sorte que le capital carbone soit valorisé. Nous sommes une chance pour le monde en donnant notre carbone » a indiqué à EFE le ministre du Plan et de l’économie Richard Filakota.

 

Mais à seulement 65 km de Bangui, les jeunes exercent comme activité principale le charbon de bois. Si cette activité est leur principale source de revenus ce qui a des effets directs sur l’écosystème et entraîne un dérèglement climatique.

 

« Ce travail nous procure certes de l’argent, cela nous permet de nous prendre en charge et de faire face à la scolarité des enfants mais les conséquences sont fâcheuses sur notre environnement. Les autorités nous sensibilisent et ne cessent de nous dire d’abandonner cela. Mais étant donné qu’on n’a pas encore un travail rémunérateur, on le fait quand même » a indiqué à EFE Gilles Mboli 36 ans qui coupe le bois pour en faire du charbon.

 

Dans ce village Gontron Yamboka aide les habitants de son village à amorcer la transition entre le travail du charbon de bois pour faire de l’agriculture.

 

« Je suis venu ici dans ce village à l’âge de 6 ans. Mais aujourd’hui j’en ai 46. A l’époque, on avait tout de la biodiversité. Les produits ligneux on en avait à portée de main et juste derrière la maison. Les arbres étaient là. Mais les activités du charbon sont une source d’emploi des jeunes mais les effets sont dévastateurs pour le climat et notre environnement. Par exemple, pour avoir le bois aujourd’hui, il faut parcourir 7 à 8 km pour trouver des arbres pour en faire du charbon. C’est pathétique. Mais ce n’est pas que ça. Il pleut difficilement, le soleil nous détruit le champ. Quand il pleut, il pleut aussi abondamment ce n’est pas bon. J’ai demandé aux jeunes de s’orienter vers l’agriculture et de laisser cette activité. C’est une décision difficile mais nous n’avons pas le choix » a indiqué à EFE Gontron Yamboka, chef du village Ngouaka.

 

Pour atteindre les objectifs, des initiatives agricoles de pointe sont introduites dans le village. Thibault Martial Namsenmo est inspecteur principal des impôts. Il cultive la pastèque et souhaite innover en dialoguant avec la population.

 

« J’ai écouté comme vous les éléments de langage des jeunes d’ici qui pensent que sans le charbon ils ne peuvent pas vivre. Mais grâce à l’activité de la terre, je suis riche. Je leur ai passé le massage. Maintenant avec le chef Gontron, nous avons initié le reboisement positif avec les arbres qu’ils vont planter. Ces arbres vont être un hub pour les chenilles. Comme ça on va sauver l’environnement et permettre à la forêt de respirer » a-t-il indiqué à EFE.

 

Parmi les mesures d’atténuation, le gouvernement laisse la possibilité aux communautés de protéger leur biodiversité et profiter du crédit carbone comme moyen de développement de leur commune. Mais le marché carbone le gouvernement l’a confié à une société sud-africaine, Chinko Park. Seulement ce nouveau marché ne profite pas assez à l’Etat faute d’experts qualifiés. Conséquences : le pays mise sur les intermédiaires et profite seulement de 40% de la vente du carbone selon le ministre centrafricain du Plan.

 

Mais le message a de la peine à passer car ici cette pratique va de génération en génération. Les enfants grandissent dans les mines de charbon et abandonnent ainsi le chemin de l’école. Une situation qui échappe au contrôle de l’Etat.

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