Le Cameroun fait face à de graves crises, notamment le conflit anglophone et l’insurrection de Boko Haram rendant la situation humanitaire de plus en plus préoccupante.
Le 6 novembre 2024 marque le 42e anniversaire du mandat de Paul Biya à la présidence du Cameroun, un pays en proie à de multiples crises, dont la plus pressante est celle des régions anglophones, déchirées par des tensions depuis plus de huit ans. Malheureusement, malgré les promesses de réformes et les initiatives de dialogue, la situation demeure alarmante. Selon Human Rights Watch, plus de 6 000 civils ont perdu la vie dans ce conflit, et le nombre de déplacés reste incalculable. Le conflit a débuté en 2016, suite à des revendications pour une meilleure représentation politique et des réformes éducatives, mais la réponse du gouvernement a été marquée par la répression plutôt que par des solutions constructives.
Parallèlement à la crise anglophone, le Cameroun fait également face à l’insurrection de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, ainsi qu’à l’instabilité provoquée par les rebelles centrafricains à l’est du pays. Chacune de ces crises a des répercussions profondes sur la sécurité et le bien-être des populations locales, entraînant une vague de déplacements internes. En 2023, on estime à plus de 638 000 le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des frontières, tandis qu’environ 1,7 million de Camerounais ont besoin d’une aide humanitaire urgente.
Des voix s’élèvent pour appeler à des changements, comme celle de Felix Agbor Balla Nkongho, président du Centre pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique, qui reconnaît les efforts du gouvernement, notamment le Grand dialogue national tenu en 2019. Cependant, il souligne que la résolution de ces crises ne repose pas uniquement sur le gouvernement. Les séparatistes doivent également faire des concessions et renoncer à la violence pour parvenir à une paix durable. Alors que des leaders sécessionnistes, comme Sisiku Ayuk Tabe, demeurent incarcérés et que des affrontements sporadiques persistent entre les forces gouvernementales et les groupes armés, le chemin vers la paix semble encore très incertain.