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CENTRAFRIQUE – MINES : Bangui mise sur la levée de l’embargo sur les diamants centrafricains

Date de publication : novembre 14, 2024
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Privé de la commercialisation totale de son diamant depuis 2012, la République centrafricaine est astreinte au processus de Kimberley. Si cette organisation a certifié la partie sud-ouest, le bassin gréseux du nord n’est pas certifié.

 

En cause, une zone contrôlée par les rebelles au risque pour le pays de vendre le diamant du sang. Depuis ces deux dernières années, le gouvernement multiplie les contacts en mettant en avant son relatif contrôle du territoire.

 

Ce secteur est un pan important de l’économie du pays et fait vivre plusieurs personnes. Un enfant orpailleur cherche de l’or dans une mine traditionnelle à Gam, en Centrafrique, le 5 mai 2014, où l’exploitation de l’or constitue l’activité économique principale de la région.

 

Dans ce contexte, la levée de l’embargo sur les exportations du diamant centrafricain qui date de plus de 10 ans, est une impérieuse nécessité. Le pays espère convaincre cette semaine ses partenaires du Processus de Kimberley de lever toutes les restrictions sur un secteur crucial pour ses finances.

 

Les acteurs concernés aussi bien que ceux de la société civile, sont mobilisés dans cet exercice de plaidoirie devant le Processus de Kimberley (PK), organisme de régulation du commerce mondial du diamant qui se réunit à partir de mardi à Dubaï pour son assemblée plénière sous la présidence des Émirats arabes unis. Pour Bangui, le principal objectif est une levée totale de l’embargo imposé après les crises politico-militaires de 2013.

Le ministre centrafricain des mines se veut optimiste.

 

“Les conditions sont aujourd’hui réunies puisque, de notre côté, le problème sécuritaire ne se pose plus” et que “l’exigence minimale de traçabilité a été réglée”, a affirmé le ministre des Mines et de la Géologie de la République centrafricaine, Rufin Benam Beltoungou, en septembre lors d’une visite d’experts du PK.

 

Pour la première fois depuis 2015, cette mission d’experts a en effet pu se rendre sur le terrain, visiter plusieurs sites miniers et vérifier la conformité des pratiques d’extraction et de commercialisation aux normes internationales visant à bloquer les “diamants de sang” issus des zones de conflits.

 

“J’ose croire que le rapport va faire des recommandations en faveur de la République centrafricaine. La dynamique de la délégation d’experts était fortement positive, mais cela ne garantit pas une issue heureuse”, s’inquiète Paul-Crescent Beninga, membre de la Coalition de la Société Civile.

 

Alors que le pays perd 40% du PIB de sa production du diamant, la mise au vert du processus de Kimberley est un ouf de soulagement pour le pays.

 

Les exploitants américains, russes, chinois, rwandais et sud-africains se bousculent à la porte en qualité d’exploitant dans un secteur gangrené par la fraude.

 

« C’est normal qu’il y ait encore de la fraude dans ce secteur puisque la sanction a eu des effets néfastes sur l’économie mais aussi sur les artisans. Donc il faut lever cette sanction pour permettre un rebond économique du pays » a indiqué Alassane, un artisan minier de Bria.

 

Le pays exportait officiellement 323 575,30 carats de diamants pour un revenu de 29,7 milliards de francs CFA (environ 45 millions d’euros) a rapporté. En 2023, ce revenu s’élevait à 324,3 millions de FCFA (4,9 millions d’euros), selon des chiffres officiels.

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